Daniel longe la voie ferrée vers le Nord sur les traces de sa soeur Cathy après un drame dont on ne sait rien. Quelques mois plus tôt ils sont venus habiter à l’orée d’un bois où leur père a construit une petite maison.
Tout recommencer au milieu de nulle part, apprendre à vivre en accord avec la nature, pour le lecteur comme pour cette famille atypique cela paraissait effectivement une idée parfaite. Mais ces terres n’étaient pas vierges, lourdes d’un passé sensible, elles deviennent un enjeu qui vient bousculer la quiétude des 1res semaines d’installation.
Le jeune Daniel, narrateur idéal, apporte au récit une innoncence et un éclairage qui maintiennent le lecteur en équilibre entre une douceur de vivre dans le cercle familial qu’on aimerait pouvoir partager avec les personnages et une violence inouïe qu’on sait dès le début être une fatalité dès lors que la société et tous ses travers pénètrent dans ce cercle.
Mention spéciale pour le personnage de Vivien, clé de voûte de ce roman lumineux, délicat et incroyablement fort par son style et la richesse de ses personnages.
La bonne nouvelle : le livre est déjà en librairie dans la très belle traduction de l’anglais de Laetitia Deveaux
Aurélie.
Elmet, Fiona Mozley, éditions Joëlle Losfeld, 236 p., 19€.