Halte ! Ô toi lecteur qui voudrais entrer dans ce texte le coeur léger, il te le faut plutôt bien accroché…
Cette petite mise en garde faite, je conseille sans autre réserve ce roman non pas haut en couleurs mais empli d’une noirceur fascinante qui ne connaît aucune limite.
Pierre Claes, géomètre chargé par le Roi des Belges d’aller établir les limites de son Congo à la fin du 19e siècle pressent dès ses 1ers pas dans l’Enfer colonial que l’Homme blanc est déjà allé beaucoup trop loin dans l’horreur et que son voyage intérieur risque d’être au moins aussi difficile que sa progression à travers le pays.
Folle aventure au plus près de la barbarie de la colonisation, ce roman ne nous épargne aucun danger, nous fait croiser autant de serpents que de bourreaux sanguinaires mais couve aussi en lui un secret que ses personnages ont bien du mal à atteindre, celui du grand amour.
Un 1er roman d’une virtuosité hallucinante d’ores-et-déjà disponible chez vos libraires ! Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous un petit extrait :
« Il se souvint alors brutalement des mains coupées. Les larmes de l’abattement le plus total, le plus douloureux et le plus privé de sens s’écoulèrent de ses yeux fendus. Ce monde était une abomination. » p.208
Aurélie.
Ténèbre, Paul Kawczak, La Peuplade, 320 p., 19€.