Chardin est doté la plupart du temps d’un flegme tout britannique qui sied à Madame Campbell qu’il assiste dans sa grande bastide non loin d’Avignon.
À 66 ans, son côté bohème ne l’a pourtant pas quitté et son rôle de « larbin » vieillissant lui pèse parfois suffisamment pour qu’il tente une échappée avec une belle jeune femme ou vers son son 1er amour : les planches.
Ce portrait, l’auteur le brosse dans un style pétillant, soulignant avec philosophie la solitude d’un homme, sa peur de vieillir, son regard en arrière vers l’enfance.
Ce texte de moins de 140 pages tout en délicatesse m’a donné l’impression d’engloutir bien trop vite une délicieuse et rare friandise. Joie de retrouver la plume de Jean-Pierre Milovanoff qui m’avait pour la 1re fois séduite voici presque 15 ans avec son fabuleux roman, Le Pays des vivants.
Aurélie.
L’homme des jours heureux, Jean-Pierre Milovanoff, Grasset, 137 p., 16€.