La première merveille de la rentrée de janvier est sortie le… 31 décembre.
C’est avec beaucoup d’appréhensions que je suis entrée dans ce texte. Moi qui ai aimé tous ses romans, j’avais été déçue par le petit dernier de Sandrine Collette… Mais là, au bout de quelques pages, il ne subsistait rien de mes doutes, l’évidence d’être face à un grand roman : quel souffle ! Quelle plume ! Quels personnages ! En quelques chapitres, j’étais déjà complètement happée par cette catastrophe pressentie qui allait bientôt m’engloutir en même temps que le reste du monde.
Comme dans deux de ses livres précédents qui m’avaient marquée, Sandrine Collette s’intéresse au futur ou plutôt questionne la possibilité d’un futur dans un monde qu’elle imagine renversé par la nature tout autant que par la folie des hommes. Mais elle le fait ici de façon beaucoup plus poussée et nous emmène très loin avec elle dans un territoire de cendres où Corentin n’aura de cesse de percevoir des signes d’un renouveau pour lui et pour ses proches.
J’ai retrouvé dans ces lignes les personnages âpres de l’autrice, des huis-clos angoissants, cette noirceur de l’âme. Mais j’ai aussi découvert une sensibilité beaucoup plus poussée dans son écriture. Un attachement aux tout petits détails qui rendent un monde de papier palpable. Et puis, malgré ces nuages omniprésents, une faible et douce lueur qu’elle s’autorise à laisser échapper de ses personnages, une lueur qui ressemble fort à de l’espoir.
Voilà, rien sur l’histoire en elle-même, elle doit se découvrir au fil des pages, vous devez faire le chemin aux côtés de Corentin en étant vous aussi ignorants de ce qui l’attend, vos sensations de lecture n’en seront que meilleures.
Aurélie.
Et toujours les forêts, Sandrine Collette, JC Lattès, 334 p., 20€.