Saravouth a onze ans quand débute le roman. Il devrait quitter l’enfance pour l’adolescence mais c’est un âge de chaos qui l’attend alors que la guerre civile s’intensifie au Cambodge au début des années 70.
Sa force ? Un esprit particulièrement vif qui s’est nourri auprès des parties d’échecs disputées avec son père, des lectures partagées avec sa mère et d’un lien tissé avec sa petite soeur autour d’une imagination fertile.
C’est armé de ce seul bagage culturel et d’une bonne dose d’amour filial qu’il va devoir traverser les rivages des contrées sauvages de son pays, de la folie humaine, les séquelles physiques de son aventure et un sentiment de perte ravageur.
Ce destin tragique, digne de L’Odyssée dont les personnages l’accompagnent tout au long du roman, est inspiré de faits réels. Incroyable et pourtant parfait exemple de ce que le romanesque peut nous offrir de plus beau : une fenêtre sur les pans les plus sombres de notre Histoire mêlée à une force littéraire qui sublime un personnage à mille lieues de nous mais qu’on aimerait pouvoir serrer dans nos bras.
Bravo Guillaume Sire pour ce texte qui cheville littéralement le lecteur au corps et au coeur malmenés d’un héros comme on en fait peu de nos jours.
Aurélie.
Avant la longue flamme rouge, Guillaume Sire, Calmann-Lévy, 331 p. , 19€50.
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