En voici un ouvrage passionnant, trois tomes réunis par Le Quartanier, trois histoires liées qui te feront voyager pour donner la part belle au destin voulu.
« Hongrie-Hollywood Express », « Mayonnaise » et « Pomme S » sont trois étapes dans la vie de notre héros de l’ordinaire… extraordinaire, Gabriel Rivages. Gabriel, le personnage fictif, m’a entraînée dans sa vie tout comme l’auteur, Eric Plamondon, m’a entraînée dans le sillage de Johnny Weismuller, Richard Braudigan et Steve Jobs.
Plamondon taille ses courts chapitres dans le vif du sujet, un peu comme un sculpteur au milieu de ses éclats, un peu comme un slameur avec cette écriture scandée librement, entremêlant ce qui fait notre monde : la culture populaire, le cinéma, la littérature, la technologie et puis nous dedans, en dedans. « 1984 » nous offre un regard dynamique et résolument passionnant sur une ère qui n’est déjà plus mais a marqué par son intensité créative. Gabriel Rivages est celui qui fait le lien, où la découverte et le renouveau sont au cœur de sa vie, la petite histoire dans la grande histoire.
Cette réunion des trois romans parle de la grandeur et de la petitesse de l’homme, il dit la foudroyance, la beauté et la chute.
Je peux te l’écrire, l’articulation entre fictif et réel est tout à fait géniale. J’y ai appris des choses, j’ai ri, j’ai été émue. « 1984 » pose la question de ce qu’est une vie mais sans visée philosophique barbante, plutôt l’air de rien, dans le genre d’un copain qui te prendrait par l’épaule pour te dire que tout est à la fois vain et magnifique.
Je pourrais rentrer dans les détails, te raconter tout ce qui a été rempli en lisant « 1984 » mais je préfère vraiment te laisser dans l’envie d’aller vers ce jaillissement littéraire.
« (…) Rivages n’a jamais fait grand cas de la poésie. Il a essayé. Quelque chose ne passe pas. C’est en lisant Brautigan qu’il a compris. C’est une poésie drôle, simple, d’une splendeur inouïe. Tout ce qui brille n’est pas d’or, mais les poèmes de Brautigan ont cette propriété qui attire les enfants. Ils possèdent cette lumière qui nous donne envie, depuis la naissance, de toucher tout ce qui brille. »
Et bien c’est aussi cette expérience là ce « 1984 » d’Eric Plamondon, c’est riche, unique, encyclopédique, ça bouscule, ça chemine, c’est un nouveau regard qui te dit que rien n’est acquis et que tout reste toujours à inventer.
Coup au cœur historique 😉
Fanny.
1984, Eric Plamondon, Le Quartanier, 616 p. , 25€.
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