Si tu as été ado ou jeune adulte dans les années 90, rien que le titre devrait t’évoquer deux trois trucs. Oui, le titre de ce roman est bien une référence à Cannonball du groupe The Breeders. Ce roman est un vrai régal. Parce qu’il dit l’adolescence de ces années-là. Où on écoutait nos cassettes sur walkman puis sur cds. Où on patientait des heures si on s’était planté dans les lieux et les heures de rdv avec les copains. Où on lisait des magazines pour faire son plein de découvertes musicales ou livresques. Ces années pas très joyeuses socialement et politiquement (oui, enfin ça, ce n’est pas l’exception non plus).
L’autrice, journaliste musicale, raconte ses années 90 à elle à travers ses écoutes musicales, ses révélations et ses fascinations. Une petite plongée dans le rock des années 60, 70 et 90 évidemment, dans laquelle chaque chapitre correspond à un morceau en particulier. Quelques noms en vrac : The Rolling Stones (mais pas forcément les plus attendues), Pixies, Nirvana, Lou Reed, Creedence Clairwater Revival ou les plus inattendus The Hanson. Une manière de les redécouvrir, puisqu’elle en parle si bien. On sent la connaisseuse (oui, elle connait les noms des producteurs et des arrangeurs) mais pas seulement. Chaque morceau est lié à un souvenir, une période, une émotion qu’elle contextualise. Les maux de l’adolescence vus par le prisme de la musique. Parce qu’elle raconte ses premières déceptions amicales ou amoureuses, la séparation de ses parents et les déménagements successifs, le collège, le lycée, les garçons, les rapports amoureux, la sexualité. Et cet ennui si terrible qui accompagne beaucoup cette période où on se cherche. Ça donne envie de (ré)écouter les disques dont elle parle. Et de les écouter vraiment, sans rien faire à côté, sans même lire.
Hélène.
Cannonball, Sylvia Hansel, Intervalles, 368 p. , 20€.