L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Sept dans la hotte !
Sept dans la hotte !

Sept dans la hotte !

Toute l’équipe s’y est mise et vous aide à trouver un cadeau pour le tonton grincheux ou le petit cousin hyperactif. Il y en a pour tous les goûts, rendez-vous en librairie !

Yann

Photo : Yann Leray

En voilà un qui ne devrait pas passer inaperçu en cette fin d’année. Après le sublime Midi Pile paru chez Sarbacane, Rébecca Dautremer frappe encore un grand coup avec cette adaptation du classique de Steinbeck, qu’elle revisite à sa façon, belle et étrange à la fois. A noter que le texte est proposé dans on intégralité et dans la traduction de Maurice-Edgar Coindreau. Une édition de grande classe pour découvrir ou redécouvrir ce texte intemporel.

Illustration : Rébecca Dautremer.

Des souris et des hommes, John Steinbeck / Rébecca Dautremer, éditions Tishina, 428 p. , 37€.

On ne pourra que se réjouir que Plon ait confié à Pierre Lemaître ce dico amoureux. L’homme a des connaissances mais sait rester modeste. Il a aussi et surtout pas mal d’humour. Le tour d’horizon qu’il effectue en 800 pages nous emmène des classiques aux contemporains, d’Agatha Christie à Marion Brunet ou de Chandler à Joseph Incardona. Jamais pontifiant, parfois incisif, ce dictionnaire amoureux est surtout l’œuvre d’un passionné qui assume totalement son manque d’objectivité et nous invite à découvrir à sa suite un panorama éclectique et vivant du polar.

Photo : Yann Leray

Dictionnaire amoureux du polar, Pierre Lemaître, Plon, 808 p. , 27€.

Et une dernière splendeur, parue en 2016 mais à la beauté intemporelle : les Carnets d’explorateurs de Huw Lewis-Jones et Kari Herbert (Paulsen).

Véritable voyage dans l’espace et dans le temps, cet incroyable bouquin revient sur les parcours de plus de 70 explorateurs et exploratrices à travers les notes qu’ils ont pu prendre et les dessins réalisés durant leurs périples. On en prend plein les yeux tout au long de ces 320 pages de pur bonheur.

Aquarelle d’Howard Carter, tombeau de la reine Hatchepsout, Egypte, 1895.

La diversité des lieux et des époques est une puissante invitation au rêve et au voyage et ce livre constitue l’antidote parfait à la morosité engendrée par cette année 2020 dont on ne peut pas dire qu’elle ait apporté du rêve dans les chaumières.

Carnets d’explorateurs, Huw Lewis-Jones et Kari Herbert, éditions Paulsen, 320p. , 38€50.

Seb

Ce recueil, que dis-je, ce florilège de la correspondance de JP Manchette, couvre la période 1977-1995, une période qui vient après le faste et les grands succès en littérature noire. Nous y découvrons ses échanges épistolaires avec pas mal de romanciers tels Ellroy, Westlake, Robin Cook, mais aussi Hervé Le Corre, Jean Echenoz, Didier Daeninckx. Au travers de ses lettres, nous en apprenons beaucoup sur sa vision, du monde, de la littérature et de l’écriture, du style, de la politique. Ses missives sont toutes ficelées avec autant de talent que ses romans, l’exigence d’écriture est la même, c’est beau, c’est bon, c’est indispensable. Préface de Richard Morgiève en cerise sur le gâteau.

Lettres du mauvais temps – Correspondance 1977/1995, Jean-Patrick Manchette, La Table Ronde, 544 pages, 27,20 euros.

Hélène

Gorilla Girl, de Anne Schmauch chez Sarbacane, parce qu’on aime les filles en colère, surtout si elles ont la fibre Pierre Richard du « manque de pot » (376 p. , 16€).

Malgré tout de Jordi Lefebre chez Dargaud parce que raconter une histoire d’amour à rebours est une excellente idée (152 p. , 22€50).

Sans armure de Cathy Ytak parce qu’on a toujours besoin des mots de Cathy dans sa vie (64 p. , 7€).

Le dernier des branleurs de Vincent Mondiot chez Actes Sud parce que c’est la première fois qu’un roman devient une dystopie après l’écriture et qu’on aime voir ses personnages du quotidien sans complaisance mais attachants? Il vient de remporter le Prix Vendredi (450 p. , 16€80).

Forêt des frères de Yukiko Noritake chez Actes Sud Junior parce nos yeux ont besoin de la beauté de ces images et de ce texte (26 p. , 18€).

Murdo de Eva Offredo et Alex Cousseau au Seuil parce que les rêves impossibles de ce doux Yéti donnent envie de croire aux siens (88 p. , 14€50).

Une histoire mondiale des femmes photographes sous la direction de Marie Robert et Luce Lebart chez Textuel (504 p., 69 €)

Cécile

Si j’étais Père Noël et qu’on me donnait carte blanche pour rendre heureux un lecteur avide de nouvelles et belles découvertes, je mettrais assurément Fille de Camille Laurens (Gallimard), Le voleur de plumes de Kirk Wallace Johnson (Marchialy), Le banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs de Mathias Enard (Actes Sud), Trencadis de Caroline Deyns (Quidam), Le Dit du mistral d’Olivier Mak-Bouchard (Le Tripode), Change ton monde de Cédric Herrou (Liens qui Libèrent), Les enfants des autres de Pierric Bailly (P.O.L.), Elmet de Fiona Mozley (Joëlle Losfeld), Porc Braisé de An Yu (Delcourt), Nagori de Ryoko Sekiguchi (P.O.L.)et Falaises de Virginie DeChamplain (La Peuplade).

Fanny

« Petit papa Noyel, toi qui n’es pas confiné dans ton tipi en Laponie, tu pourrais partir offrir…

L’enfant céleste de Maud Simonnotl’Observatoire-, pour te donner de la belle lumière, Il faut flinguer RamirezGlénat-, pour y aller à fond la caisse sur la dernière ligne droite, Sauvagines de Gabrielle Filteau-ChibaXyz-, pour t’enfoncer dans les bois, L’homme montagne de Gauthier et FléchaisDelcourt Jeunesse-, pour penser aux Anciens, Bleuets et abricots de Natasha Kanapé FontaineMémoire d’Encrier-, pour te faire vibrer poétiquement parlant, Paris, Mille vies de Laurent GaudéActes Sud– pour te promener le nez en l’air et l’esprit vagabond, Tous les marins sont des chanteurs de François Morel Calmann Levy– pour retrouver la gouaille et la brise marine, En solitaire le long du Pacific Crest Trail de Tom VoorsGestalten– pour prendre la tangente, la vraie, 3 ans de voyage, 25 pays traversés en histoires et en images de Claire et Reno Marca De La Martinière– pour vivre l’aventure au long cours, Nos forêts intérieures de Julie DugalMarchand de feuilles– pour aller à la recherche de toi-même et Letter to you de Bruce Springsteen pour te faire du bien en lisant ces beautés. »

Gaëlle

Cher PerNo, si tu as un peu de place dans ton traîneau, pourrais-tu y glisser, s’il te plaît, ces cinq familles de gredins… Pas pour moi, je les ai déjà. C’est bien pour ça que je sais combien ils apportent Joie !

Dans la Famille Noir, c’est noir

L’incroyable L’ange rouge de François Médéline (La manufacture de livres)(Yann en avait parlé ici),
et le truculent noir dévoyé Le dernier thriller norvégien de Luc Chomarat (La manufacture de livres)(Yann et Aurélie en avaient parlé ), que je riais, que je riais, et que quand je riais pas, je souriais avec des petites pointes de jubilation. Le Chomarat existe aussi en poche et il est jaune.

Dans la Famille L’as-tu vu le Père Ubu ?

L’ubuesque drôlesque Albert et l’argent du beurre de Laurent Rivelaygue (Éditions du Sonneur) (Tom en avait parlé ),
le délicieusement fantasque et jubilatoire Catastrophes de Pierre Barrault (Quidam éditeur),
et l’inénarrable Le trou de Ovynd Torseter (La Joie de lire) (avec un vrai trou au milieu !).

Dans la Famille Être une femme libérée (oui, bon, ça va)

Le Plaisir de Maria Hesse (Presque Lune), traduit par Vanessa Capieu.
Lana Moreno, qui en a écrit le prologue, écrit : Ce livre peut se lire comme un livre d’histoire. / Ce livre peut se lire comme un livre de mythologie. / Ce livre peut se lire comme un livre d’anatomie. / Ce livre peut se lire comme un livre illustré Ce livre peut se lire comme un journal intime. / Ce livre est un acte politique de générosité. / Parce que c’est là, dans le plaisir, qu’est tout ce qui fait ce livre : courage, égalité, sororité, joie, connaissance, force, respect et amour. Jouissez du voyage. Il est infini.
Peau d’Homme de Hubert & Zanzim (Glénat).
Italie, Renaissance, Bianca, bien née, doit bientôt épouser son fiancé, un riche marchand choisi par ses parents. Elle est intriguée par l’homme et la sexualité. Chance, dans sa famille, se passe de femme en femme un secret : une Peau d’homme qui permet de se balader homme dans la ville et d’explorer. De tout explorer. Et Bianca dans ses explorations de questionner morale et religion, plaisir, égalité et soumission, avec humour et caractère. Et les illustrations sont à tomber.
Anaïs Nin, sur la mer des mensonges de Léonie Bischoff (Casterman).
Pour qui aime Anaïs Nin et les crayons de couleur. La bande dessinée suit ses journaux de 1931 à 1934, sa rencontre avec Henry Miller, son avancée dans l’écriture, la littérature, la danse, ses premiers et deuximès pas avec la psychanalyse, le voyage avec son père, et toujours, son journal. Je trouve les traits, les formes et les couleurs à la mesure de la finesse, la délicatesse, la sensualité et l’entêtement et la gourmandise d’Anaïs. Ça m’a enchantée.

Dans la Famille J’aurais voulu être un.e artiste (oui, bon, ça va -bis)

Le portrait du Lapin de Emmanuel Tredez & Delphine Jacquot (Didier jeunesse)
est une revisitation espiègle, en rimes et dans l’art contemporain, des Habits neufs de l’empereur de Andersen. Mais attention, à escroc, escroc et demi ! Les illustrations de Delphine Jacquot, comme toujours, sont fines et riches. Emmanuel Tredez et Delphine Jacquot y ont glissé des clins d’œil aux incontournables grandes œuvres contemporaines. J’ai bien bien souri. (cette scène du vernissage, si justement croquée, hé hé).
Ada de Barbara Baldi (Ici Même).
Ada vit dans les bois en Autriche avec son père, aussi rèche et rude et rugueux et brute que la nature qui les entoure l’hiver. Ada a un secret, une cabane dans la forêt, où elle dessine quand elle arrive à voler quelques instants aux tourments que lui inflige son père. Ada a un autre secret, un ami qui vient déposer des pigments dans la cabane. Pour qu’elle peigne. L’ami, c’est Schiele. Ada organise sa résistance d’abord dans sa tête, puis dans sa vie. Les illustrations sont sublimes, souvent muettes, pleines d’une nature qui se suffit. En ville, à Vienne on croise Schiele, donc, et Klimt et Emilie Flöge. C’est très très beau. Ça se lit aussi comme un roman rural noir. En fait c’est un roman graphique magnifique. Trencadis de Caroline Deyns (Quidam éditeur). Le bluffant, époustouflant Trencadis (ou inside la vie de Niki de Saint-Phalle peut-être) (Fanny & Hélène en avaient parlé ).

Dans la Famille Tous à l’usine

À la ligne, de Jospeh Ponthus (La Table ronde), j’en avais parlé .
Depuis, il est sorti en poche.
Depuis Michel Cloup (Diabologum, Michel Cloup Duo) s’est emparé du texte, s’est choisi un acolyte, Pascal Bouaziz (Mendelson, Bruit Noir, auteur de Passages chez Le mot et le reste), en plus de son éternel comparse Julien Rufié. Ensemble, ils ont mis en sons, en musique, ces rythmes d’abattoirs et d’usine.
À la ligne, chansons d’usine, de Michel Cloup, Pascal Bouaziz et Julien Rufié (Ici d’ailleurs), un extrait ici.
Le disque avec le poche, c’est assez idéal sous le sapin.
Quand Jospeh Ponthus vient te rencontrer en librairie, très vite il te parle de Thierry Metz et de ce que ça lui a fait de découvrir Le journal d’un manœuvre. Il te parle aussi de L’établi de Robert Linhart, qui était sorti aux Éditions de Minuit et qui existe aujourd’hui en poche.
Dans Grands carnivores de Bertrand Belin (P.O.L.), il est aussi question d’usine. D’usine de ressorts et de boulons. Il est question de récemment promu, d’art de soumettre et d’art inutile qui nuit à la société. Il est question de cirque et de carnivores invisibles et de qui mange qui. Grands carnivores vient de sortir en poche. Bertrand Belin avait à l’époque parlé en long ou en court à Jean-Paul Hirsch de son roman.
Que vient faire Le talisman du loup dans cette galère ? Rien du tout. Mais comme j’avais déjà amplement triché pour contourner la contrainte du nombre imposé de bouquins à proposer, pouf, ni vu ni connu, je te glisse un intrus. Le Talisman du loup de Myriam Dahman, Nicolas Digard & Julia Sarda (Gallimard jeunesse) suit la construction classique du conte classique, ancestral. D’avant la bonne morale. La construction d’un conte qu’on imagine volontiers traditionnel, qui pourrait être des Balkans, de Bohême ou des Carpates. D’un conte que ne renierait pas, je crois, Clarissa Pinkola-Estes., un conte où pointent les archétypes. Il n’y a pas que la couverture qui est somptueuse. Le tracé et les couleurs de Julia Sarda se prêtent merveilleusement à la « magie » de l’histoire. C’est une petite merveille, trouvé-je.

Aurélie

Photo Aurélie Barlet.

De chouettes albums jeunesse pour aider à comprendre le monde.

Atlas d’histoire – D’où vient la France ?, ouvrage collectif publié chez Actes Sud Junior, 80 p. , 24€90.

Les Fables de La Fontaine illustrées par Quentin Blake, aux Arènes, 117 p., 29€90.

Les chroniques de l’érable et du cerisier, tome 1, Camille Monceaux, Gallimard Jeunesse, 416 p. , 20€50.

La philo expliquée aux enfants, Tahar Ben Jelloun, Gallimard Jeunesse, 208 p. , 16€90.

Bambi – L’histoire d’une vie dans les bois, Félix Salten et Benjamin Lacombe, Albin Michel Jeunesse, 180 p., 29€90.

Le Livre de la Jungle, Rudyard Kipling et MinaLima, Flammarion, 320 p., 28€90.

Einstein – Le fantastique voyage d’une souris dans l’espace-temps, Torben Kuhlmann, Nord-Sud, 20€.

Comme on dit chez nous – Le grand livre du français de nos régions, Mathieu Avanzi (avec Alain Rey et Aurore Vicenti), Le Robert, 240 p., 24€90.

Mon histoire de France racontée aux enfants, Sylvie T. (auto-édition), commandable ici.

1984, George Orwell et Fido Nesti, Grasset, 223 p., 22€.

L’équipe vous souhaite de bonnes fêtes et une excellente fin d’année !

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