L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Chronique Jeunesse – Hélène
Chronique Jeunesse – Hélène

Chronique Jeunesse – Hélène

Photo : Hélène Deschère.

En attendant la réouverture des musées, profitons de cet album du talentueux Loïc Froissart aux éditions Centre Pompidou. L’auteur-illustrateur embarque le lecteur dans une visite complète du musée, des places extérieures aux réserves interdites au public, en passant par les salles et les œuvres. A chaque fois, des explications claires permettent de comprendre où on est et ce qu’il s’y passe. Et l’ingénieux Loïc Froissart pose à chaque page une question qui invite à l’observation des nombreux détails laissés à l’œil curieux des lecteurs. Son dessin tout en rondeurs est le trait parfait pour plonger dans l’univers de ce musée d’art contemporain qu’on a hâte d’arpenter à nouveau !

Dans les tuyaux du Centre Pompidou, Loïc Froissart, Centre Pompidou, 32 p. , 15€.

Photo : Hélène Deschère.

Quand la famille Murail s’associe pour écrire à quatre mains, on ne peut que sauter sur la première occasion pour ouvrir le roman. Angie est une jeune fille de 12 ans curieuse et maligne. Elle s’intéresse de près à son voisin, un flic coincé dans son fauteuil roulant depuis un accident. L’inactivité lui pèse et il est bien décidé à terminer l’enquête commencée et qui l’a mené dans ce fauteuil.

Autant le dire tout de suite, ce roman de plus de 400 pages se lit d’une traite ou quasiment. Les personnages sont bien campés, l’humour jamais très loin, Angie assez irrésistible avec son enthousiasme débordant et son hypermnésie. Cette enquête, dans les milieux de la drogue du Havre et des dockers, est très bien ficelée et le rythme incite à tourner les pages sans s’en rendre compte. Et le détail qui change tout : il s’agit du premier roman que je lis ayant lieu en 2020, tel qu’on l’a connu. Loin d’être un frein à la lecture (on pourrait se dire qu’on a pas très envie de revivre ça dans un roman), cet élément du contexte apporte une vraie dynamique à l’histoire. Même si l’enjeu du roman n’a rien à voir avec la pandémie, les deux auteurs ont su l’utiliser pour renforcer le côté suspens de l’enquête menée depuis un fauteuil ou presque. Et j’avoue que contre toute attente, en tout cas les miennes, j’ai trouvé ça plutôt plaisant de « revivre » cette période autrement, avec le prisme du roman policier. C’est très malin de la part des deux auteurs.

Juste un petit bémol concernant la quatrième de couverture. Ne la lisez pas avant de commencer le roman, un détail, qui n’intervient qu’aux deux-tiers du livre, s’y est glissé. Moi qui déteste en savoir trop sur le contenu avant de me lancer, ça a une forte tendance à m’agacer sérieusement.

Angie ! , Marie-Aude et Lorris Murail, L’École des Loisirs, 448 p. , 17€.

Photo : Hélène Deschère.

En grande fan du travail de l’autrice-ilustratrice Eva Offredo, je ne pouvais pas passer à côté de cette sortie chez la maison d’édition Maison Georges, à l’origine des formidablement intelligents et beaux magazines pour enfants Graou (pour les 3-6 ans) et Georges (pour les 7-10 ans).

Eva Offredo livre un ouvrage mi-documentaire mi-fiction sur la Japon. Pour ce faire, elle nous présente 8 femmes, aux métiers typiquement japonais. Des métiers connus, comme la lutteuse de sumo (sauf qu’on apprend ici que les femmes normalement ne peuvent pas l’être) aux moins connus, comme la bryologue (il vous faudra le lire pour savoir de quoi il s’agit) en passant par le poétique restauratrice kintsugi. Au-delà du documentaire passionnant sur le Japon (d’autres informations s’y glissent entre chaque portraits), Eva Offredo nous fait rencontrer des femmes passionnées, épanouies dans leur métiers, libres et jamais loin de leurs rêves d’enfant. Un ouvrage inspirant et sublime, comme toujours avec Eva Offredo. Son trait gracieux, délicat, et épais, combiné au travail lumineux de la couleur est un bel hommage à la culture nipponne. Oui, je vous avais prévenus pour le côté fangirl.

Yahho Japon ! , Éva Offredo, Maison Georges, 96 p. , 18€.

Hélène.

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