L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Entretien avec Claudie Libersa, correctrice-relectrice – Seb
Entretien avec Claudie Libersa, correctrice-relectrice – Seb

Entretien avec Claudie Libersa, correctrice-relectrice – Seb

Photo : Claudie Libersa.

Bonjour, Claudie. Ma première question n’en est pas une. Je te laisse te présenter et parler un peu de toi. Carte blanche tu as (je parle comme Yoda parfois).

Bonjour, Sébastien. Je m’appelle Claudie (^^), j’ai 41 ans. Originaire de Lille, je vis maintenant dans le sud-est de la France avec ma famille. Je suis maman d’un petit garçon (qui s’amuse déjà à chercher les fautes partout, au grand désespoir de son père…).

Comment es-tu arrivée au métier de correctrice ?

Un peu par hasard ! Le monde de l’édition, la chaîne du livre et ses acteurs étaient quasi inconnus pour moi, il y a encore quelques années. Schématiquement, je pensais qu’un livre, c’était un auteur, éventuellement un illustrateur, un éditeur, un imprimeur et un libraire. Je n’imaginais pas qu’autant de petites fourmis de l’ombre œuvraient en amont de la sortie d’un ouvrage. Lorsque j’ai découvert les coulisses de cet univers, j’ai eu l’impression d’être un enfant, le jour de Noël, devant les cadeaux au pied du sapin.

Professionnellement, j’ai effectué un virage à 180° : mon cursus universitaire était scientifique et médical, à l’opposé du monde de la correction, a priori. Et pourtant, je me suis rendu compte, depuis, que bon nombre de mes collègues sont eux aussi des scientifiques de formation. Peut-être est-ce lié à cette rigueur que nécessite notre métier.

De quelle manière fait-on son trou dans le monde de l’édition et de la correction ?

Je ne vais pas te cacher que c’est difficile. D’autant plus, sans doute, lorsque l’on est autodidacte : n’ayant pas effectué de stage dans le monde de l’édition pendant mes études, je n’avais ni véritables contacts ni réseau. Si l’on ajoute à cela que certains m’attendaient au tournant, je dois reconnaître que j’ai plusieurs fois failli laisser tomber. Mais ce métier est fait pour moi (ou moi pour lui…), et je voulais prouver que l’on peut y arriver, que le travail, la volonté, la détermination paient.

Au début, j’ai aidé des amis, des amis d’amis. Beaucoup. Trop, peut-être… Avec le recul, je ne le regrette pas, car ça m’a permis de me faire connaître et, surtout, d’aiguiser mon œil, de gagner en efficacité, en rapidité. Je me suis accrochée, je me suis battue comme une lionne, jour après jour, livre après livre.

Arnaud Codeville, auteur indépendant, m’a présenté une amie qui venait de monter sa maison d’édition jeunesse. J’y ai rencontré une formidable auteur, Lenia Major, grâce à qui je suis entrée chez PlayBac. Puis Maxime Perret m’a sélectionnée avec une dizaine d’autres lecteurs-correcteurs pour le projet du Dico chez Garnier-Rue des écoles. Mon CV s’est étoffé, j’ai débuté chez Hatier, et tout s’est ensuite enchaîné. C’est grâce à eux que j’ai la chance, aujourd’hui, de vivre d’un métier qui me passionne. Parce qu’ils ont cru en moi.

De ta position de correctrice, quelle est ta vision de l’édition et de l’auto-édition ?

Oups… question piège, non ?

J’ai travaillé avec de très bons auteurs indépendants (et de très mauvais, aussi). L’auto-édition pâtit de cette facilité à publier : n’importe qui peut sortir un livre du jour au lendemain, et le succès est parfois plus lié au clientélisme et à la capacité à fédérer sur les réseaux sociaux qu’à la qualité du roman.

Ceci étant, le temps où chaque livre publié de manière « traditionnelle » bénéficiait de trois corrections par trois correcteurs différents (préparation de copie, puis correction, puis relecture sur épreuves) est malheureusement révolu. Certaines maisons d’édition ont encore à cœur que ce travail soit effectué, d’autres non, souvent par manque de budget. Un bon correcteur a un certain coût, voire un coût certain, et beaucoup misent sur l’économie plutôt que sur la qualité (qu’ils soient indépendants ou maisons d’édition).

D’un point de vue plus personnel, la principale différence pour moi est que lorsque je suis mandatée par une maison d’édition pour corriger un texte, je ne suis que rarement en contact direct avec l’auteur. Je travaille avec l’éditeur qui, lui, fait le lien avec l’auteur. En revanche, en auto-édition, j’interviens directement auprès de l’auteur.

As-tu la possibilité de choisir les textes que tu corriges ? Si oui, comment fonctionnes-tu ? Quels critères sont décisifs dans ton choix ?

J’ai un statut de travailleur indépendant. Donc je suis toujours libre de refuser. Je ne vais pas te mentir : il m’est arrivé de corriger des textes « alimentaires », surtout au début. Mais, dans ce cas, je ne peux effectuer qu’une correction orthotypographique ; je serais incapable, je pense, d’intervenir sur des reformulations ou de la réécriture sur des textes auxquels je ne crois pas.

C’est vrai que, maintenant, j’ai cette chance de pouvoir dire non à certains projets. Plus qu’un texte, c’est une collaboration que je choisis. En ce qui concerne les indépendants, mon choix est essentiellement dicté par la personnalité de l’auteur, son envie, ses intentions (j’ai déjà refusé des textes dont le sujet ne correspondait pas à mes valeurs). Quelques éditeurs savent aussi qu’ils peuvent toujours compter sur moi, quelle que soit la proposition, quitte à ce que je travaille nuit et/ou week-end si mon planning est déjà rempli et que leur projet est urgent.

Donc, en résumé, je dirais que je ne choisis pas véritablement les textes. Je choisis les partenaires avec qui j’ai envie de travailler.

J’imagine que le bouche-à-oreille joue un rôle. Tes clients ont-ils tendance à vouloir te garder pour eux ou te font-ils de la publicité ?

Il y a un peu des deux. Au sein d’une même maison d’édition, il arrive qu’un éditeur me conseille auprès de l’un de ses collègues. Ça leur permet parfois d’ailleurs de s’arranger sur le planning pour que leurs projets ne se chevauchent pas, et que je puisse dire oui à tout le monde.

En tout cas, une chose est certaine, le bouche-à-oreille est d’une efficacité redoutable : un partenaire satisfait aura un impact bien plus important qu’un CV, même si celui-ci est en haut d’une pile.

Que ressens-tu durant les minutes qui précèdent le début d’un travail sur un texte ?

De l’envie, de l’impatience. Surtout lorsque je travaille avec un auteur que je connais : parce qu’alors, je me plonge directement dans son texte, sans avoir parcouru d’échantillons au préalable.

Un thé, mon petit cahier pour construire la chronologie, les fiches personnages, etc., et en avant !

Photo : Claudie Libersa.

Comment procèdes-tu ? Je sais, pour en avoir discuté avec d’autres personnes qui exercent ton métier, que certaines commencent par la fin.

En première lecture, je ne commence jamais par la fin. Lorsque le texte est corrigé pour la première fois, il s’agit de ce que l’on appelle la « préparation de copie ». On ne fait pas que corriger les coquilles, les fautes de grammaire ou de conjugaison. On s’attache aussi à réaliser tout un travail de vérification du contenu : vérifications géographiques, historiques ; vérifications de la chronologie, du scénario, de la cohérence des personnages (Kim, qui a de magnifiques yeux bleus à la page 8, ne doit pas se retrouver avec des yeux vert émeraude dans lesquels Bryan se noie, à la page 183 ^^).

C’est à cette étape-là que je construis toutes mes fiches.

En deuxième lecture, je reprends de nouveau l’histoire dans l’ordre : maintenant que je connais la fin, je veille notamment à ce que tout soit cohérent.

Enfin, en relecture sur épreuves, je fais souvent un premier travail du début à la fin, pour vérifier qu’il ne manque aucune partie du texte, que rien n’a sauté, que la succession des chapitres est correcte, que les illustrations sont insérées où il faut, etc. Puis, si je me rends compte que je « connais » trop le texte, ça peut m’arriver de reprendre certaines parties, en page par page, en sens inverse. Mais ça reste vraiment ponctuel.

As-tu une marotte, une règle qui régit la langue et sur laquelle tu es incapable de transiger ?

Je n’ai droit qu’à une seule réponse ? Impossible ! 😉

Je dirais : « réaliser » à la place de « se rendre compte », les « malgré que » et les capitales non accentuées me donnent des boutons.

T’arrive-t-il de t’apercevoir, en pleine correction, que tu te fais embarquer par l’histoire et que ça peut nuire à ton efficacité ?

Oui, bien sûr, ça peut toujours arriver. D’où l’importance, pour moi, de me raccrocher à mes fiches. Ça m’aide à structurer mes pensées, à garder un certain recul sur le texte.

Varier les supports permet aussi de ne pas habituer son cerveau à lire toujours la même chose, sous peine de laisser passer des coquilles. J’effectue en général la préparation de copie sur ordinateur. Puis j’imprime le manuscrit et je corrige sur papier (car sur écran, le cerveau va moins vite que les yeux). Enfin, j’effectue la dernière lecture sur liseuse.

C’est aussi pour cela que les trois étapes de correction sont idéalement réalisées par trois personnes différentes, afin que ce soit un œil « neuf » qui effectue chaque nouvelle lecture.

C’est difficile de donner une impression générale, j’imagine, mais comment les auteurs reçoivent-ils ton travail, qui a forcément un côté « critique » qui est, en outre, légitimé par ta position et tes qualifications ?

La plupart réagissent très bien. Leur plus grande crainte, souvent, au début, est que je cherche à leur imposer des modifications de style. Or, les corrections, même lorsqu’il s’agit de reformulations plus ou moins importantes, se font toujours dans le respect de la plume et des intentions de l’auteur. Si le style d’un passage pose problème, par exemple, je prends le temps d’en discuter avec l’auteur, je lui présente mes arguments. Mais, en définitive, c’est lui qui reste « le chef ». Mon travail est de signaler, de proposer, jamais d’imposer.

Il est arrivé que quelques auteurs prennent assez mal mes propositions de correction. Je ne donnerai pas de noms ^^, mais il est apparu ensuite qu’il s’agissait toujours de personnes à l’ego assez surdimensionné.

Le correcteur n’est pas là pour prendre la place de l’auteur, mais pour magnifier un texte. J’aime dire que je suis au service du texte avant d’être au service de l’auteur. Un manuscrit, c’est comme un bébé : l’auteur s’y est attaché, et je le conçois parfaitement. Jamais je ne me substituerai aux parents, j’aide simplement à l’accouchement 😉

Alors maintenant, je suis assez philosophe sur le sujet. Si certains ne sont pas capables d’accepter une aide extérieure qui n’a pour but que de rentre leur texte meilleur, libre à eux. Je ne perds plus mon temps à essayer de les convaincre. Je préfère le consacrer à ceux qui veulent le mieux pour leurs lecteurs, et qui acceptent les remarques constructives.

Y a-t-il des textes pour lesquels tu sens, dès le départ, que ça va être compliqué ? Si oui, pourquoi ?

Ça arrive, oui. C’est pour cela que je demande toujours un échantillon du texte (en général un ou deux chapitres) avant d’établir un devis.

Les difficultés peuvent venir d’un très grand nombre de fautes à corriger, d’un univers bien particulier que je ne maîtrise pas forcément : corriger un roman historique qui se déroule au Moyen Âge va nécessiter des connaissances et/ou des recherches importantes sur l’époque, les us et coutumes, les vêtements, les lieux, la façon de s’exprimer, etc. Et tout cela va influer sur le temps passé sur le texte.

Je présume que pour bien corriger, il faut prendre de la hauteur, ou du recul ; mais en même temps, il faut entrer dans les détails, s’immiscer entre les lignes, fouiner, ergoter diraient certains. Comment gère-t-on cette dichotomie ?

C’est vrai, oui. C’est pour cela qu’effectuer plusieurs lectures successives est indispensable. Un correcteur, aussi bon soit-il, est avant tout un être humain. Si l’on détecte un problème grave de cohérence, on va le corriger. Mais notre attention, focalisée sur la couleur des yeux de Kim au moment où elle embrasse Bryan à la page 183, laissera peut-être passer une faute d’accord ou un oubli de ponctuation dans ce paragraphe-là.

Lorsqu’on lit un roman, on entend parfois une petite musique qui émerge des lignes, un ton singulier, un rythme. Est-ce un problème pour la correction ?

Ça peut le devenir si on se laisse embarquer totalement par l’histoire, ce que l’on évoquait tout à l’heure. Cependant, ça permet aussi, justement, de détecter des problèmes de rythme, des passages à intensifier, raccourcir, déplacer ou remanier.

Je ne sais pas ce que tu en penses, mais beaucoup d’auteurs m’expliquent qu’ils écrivent mieux en écoutant de la musique, que ça leur permet de rentrer vraiment dans leur histoire et dans la tête de leurs personnages. Personnellement, je suis incapable de corriger en musique. Peut-être parce que, pour moi, le texte produit une musique qui lui est propre. Les mots « chantent » à mes oreilles et, d’ailleurs, ça m’aide bien souvent à repérer les fausses notes !

Pendant que tu travailles, t’arrive-t-il de penser aux lecteurs qui vont lire l’ouvrage qui se trouve entre tes mains ? Cela ajoute-t-il de la pression ?

Oui, c’est très fréquent. C’est même indispensable, je pense, lorsque l’on s’occupe notamment d’ouvrages à destination de la jeunesse ou d’ouvrages parascolaires.

Laisser passer, dans un manuscrit d’exercices de maths pour les élèves de seconde, un corrigé qui utilise une règle qui ne se voit qu’en classe de première, c’est problématique, même si le corrigé en lui-même est parfaitement juste.

En revanche, je ne dirais pas que ça ajoute de la pression ; les exigences sont simplement plus nombreuses. Les enfants sont, par exemple, très attentifs aux détails des illustrations, beaucoup plus que les adultes. Il peut m’arriver de demander, en relecture sur épreuves, des corrections sur les illustrations, parce que ça ne correspond pas suffisamment au texte : un enfant assis à côté de son grand-père sur un tracteur, alors que, sur l’illustration, il apparaît sur le capot du tracteur, par exemple.

Un livre jeunesse destiné aux 6-8 ans qui entrent dans la lecture ne se corrigera pas de la même manière qu’un roman destiné aux 10-12 ans. Attention, cela ne veut pas dire que je simplifie à outrance le texte. Je reste persuadée que l’apprentissage, la découverte des mots, l’éveil au monde qui nous entoure passent par la lecture. Et les enfants d’aujourd’hui ne sont ni plus bêtes ni plus fainéants qu’avant. Mon fils (qui est aussi souvent mon cobaye pour certains textes) a laissé tomber un livre au bout de quelques pages : « Maman, pourquoi il répète toujours les mêmes mots ? Il dit toujours la même chose ! On est des enfants, pas des idiots. » Pour l’anecdote, il s’agissait du manuscrit d’un auteur qui avait refusé la plupart de mes corrections… La vérité sort de la bouche des enfants, il paraît 😉

Je suppose que les manières d’aborder un ouvrage technique, un roman pour adulte ou une BD sont différentes. Comment fais-tu ?

C’est ce qui fait la diversité de mon travail et, justement, ce que je trouve passionnant dans le fait d’être indépendante, même si c’est parfois épuisant lorsque plusieurs projets très différents sont à mener de front.

Il y a quelques semaines, je gérais, sur la même journée, la préparation de copie d’un thriller psychologique, la relecture sur épreuves et la vérification des illustrations d’un livre jeunesse, le travail pédagogique avec les auteurs sur un ouvrage parascolaire en maths-Terminale S, et la vérification de l’adéquation entre texte et bande-son de plusieurs livres sonores pour les enfants.

Il faut une grande rigueur dans l’organisation, la gestion du temps et du planning. Ce n’est pas de tout repos. En revanche, ça présente aussi, à mes yeux, l’avantage d’offrir la possibilité de se reconcentrer sur un travail totalement différent, lorsque l’on sent que notre attention commence à diminuer. Je mets alors l’un de mes projets en pause ; je me reconcentre sur un autre ; et je reviens au précédent quelques heures plus tard, ou le lendemain.

Finalement, je trouve que j’y gagne en efficacité, car ça me permet d’enchaîner les heures de travail, tout en restant mobilisée et motivée à 100 % sur ce que je fais.

Sur ta page Facebook, il est aussi mentionné une activité « d’éditrice extérieure ». Kézako ?

Il s’agit de maisons d’édition qui vont externaliser la prestation d’édition. Je vais alors effectuer un suivi éditorial complet, du manuscrit au BAT (Bon à tirer) : travail avec les auteurs sur le texte, lecture critique, coordination des différents prestataires (brief illustrations pour les graphistes, brief pour les maquettistes, etc.), préparation de copie, suivi et correction de la maquette (intérieur et couverture). Tout cela, dans le respect des contraintes de temps et de budget.

Ça ressemble à ce que je fais quand je travaille avec des indépendants, par exemple.

Lorsqu’il s’agit d’un manuscrit parascolaire, j’assure en plus toutes les corrections et vérifications pédagogiques des contenus. C’est pour cela que je me cantonne, à partir du niveau lycée, aux matières scientifiques (maths/physique-chimie/SVT). Je ne me sens aucune légitimité à discuter avec un auteur de philosophie ou d’économie du bien-fondé de tel ou tel paragraphe de son cours, par exemple.

C’est maintenant la question libre. Souhaites-tu ajouter quelque chose, parler d’un sujet en particulier ?

Tu proposes ça à une grande bavarde… C’est risqué, tu sais !

Je pense que j’ai assez parlé de moi. J’aime profondément, presque viscéralement, ce métier. C’est un métier qui semble ingrat aux yeux de beaucoup, c’est vrai : quand le travail est bien fait, on ne le remarque pas ; on ne voit pas les centaines de fautes corrigées, mais on pointe celle que l’on a oubliée, à la troisième ligne du deuxième paragraphe de la page 412. Il faut avoir cette humilité d’accepter de ne pas être infaillible, et ce n’est pas toujours facile. Parce que cette toute petite faute qui est passée entre les mailles du filet nous apparaît, à nous, comme une grosse verrue qui défigure le livre.

Sophie Brissaud, ancienne correctrice, dans un article intitulé « La lecture angoissée ou la mort du correcteur », nous appelle les « éboueurs de l’édition », les « Intouchables ». Elle dit : « Le vrai correcteur ne sait rien et doute de tout. […] L’important n’est pas ce qu’il sait. C’est ce qu’il est conscient de ne pas savoir. » Et ça résume parfaitement, pour moi, ce qui fait notre singularité. Bien sûr, nous devons avoir une bonne connaissance de l’orthographe, de la grammaire, de la conjugaison, de la typographie et une bonne culture générale. Mais avant tout, nous devons être curieux, avoir ce goût de la recherche. Sophie Brissaud dit que « la correction est plus qu’un métier : c’est une névrose ». Et je crois qu’elle a parfaitement raison.

Si je peux encore parler un peu (je t’avais prévenu que j’étais bavarde, tu vois…), je terminerai juste par deux citations :

« Celui qui lit possède des ailes qui lui permettent de s’enfuir dans des pays merveilleux… Ne pas lire, c’est ramper sur le sol comme un ver. » (Michel Tournier)

« La lecture est le premier instrument de la liberté et elle est la première chose à défendre. » (Christian Oster)

Alors lisez, lisez, lisez ! C’est aussi essentiel que de se nourrir ou respirer…

5 commentaires

  1. Ping :Deux nouvelles interviews de correctrices - Correcteurs 2021

    1. CL

      Bonjour,
      Oui, c’est bien moi 🙂
      Je vous ai envoyé un mail mercredi dès que j’ai eu connaissance de ce message (peut-être a-t-il atterri dans le dossier spam).
      À très vite :):):)

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