Pour Dan, le narrateur, tout part d’une excursion avec un riche touriste dans les Rocheuses. En guide aguerri, il tente bien de l’empêcher de s’approcher trop près d’une femelle grizzly pour la photographier mais il ne peut qu’assister impuissant à l’attaque éclaire qui s’ensuit.
Pensant tout de suite aux conséquences que l’accident va avoir sur l’entreprise fragile montée avec son ami Jon, il puise dans les scénarios lus et relus de sa collection complète de la Série Noire pour élaborer un plan leur permettant de sortir de ce mauvais pas. Tout ira bien.
C’était compter sans une tempête énorme qui s’installe au-dessus de leur cabane au milieu de nulle part juste au moment où un duo improbable de policiers vient les interroger.
L’esprit de Dan, déjà mis à mal, ne va faire que vaciller de plus en plus. Le déchaînement de la nature tout autant que la tempête qui fait rage sous son crâne vont transformer ce huis-clos forcé en un vrai cauchemar.
J’ai adoré le détachement, la froideur du personnage qui, avec sa logique bien particulière, ne dévie pas de l’objectif qu’il s’est fixé. Nous, lecteurs, le voyons sombrer mais impossible de prévenir ceux qui le côtoient du danger qui les guette.
Court roman noir extra à déguster de préférence près du feu et avec le vent sifflant au-dehors (mais dehors et en plein soleil la magie opère aussi bien sûr !).
Aurélie.
Grizzly, Nan Aurousseau, Buchet-Chastel, 237 p. , 17€.