Premier coup de coeur pour moi chez cette toute jeune maison d’édition !
Avec un talent de conteuse impressionnant, Suzanne Privat partage avec nous une enquête complètement hors-normes menée pendant un an et demi et levant le voile sur une communauté secrète de plusieurs milliers de personnes vivant pour la plupart à Paris.
Des camarades que ses enfants croisent sur les bancs de l’école aux racines de La Famille, il y a un long chemin que l’autrice nous propose de parcourir à ses côtés. Fouillant dans les archives du XVIIIe siècle comme sur les réseaux sociaux, elle amasse une somme phénoménale d’informations qu’elle nous transmet comme on remonte un arbre généalogique. La minutie de ce travail ne suffirait pourtant pas à faire de son texte une oeuvre littéraire, c’est bien la part de fiction savamment dosée et distillée au fil de l’avancée de ses recherches qui transforme le tout de façon remarquable.
J’ai terminé ma lecture abasourdie et, je dois l’avouer, un peu jalouse de l’autrice qui a traversé les différents confinements complètement happée par son sujet passionnant.
Aurélie.
En discutant avec ses enfants, Suzanne Privat réalise que de nombreux copains à eux sont cousins. À tel point qu’une famille aussi grande, ça intrigue. Sa curiosité titillée, elle ne pouvait que creuser le sujet. La journaliste nous invite dans une enquête passionnante et fouillée sur ce que cache cette réalité. De déambulations dans Paris en rencontres avec d’ex-membres de la Famille, de recherches internet en discussion au café du coin, l’autrice révèle un fonctionnement sectaire depuis des décennies. Avec humour et auto-dérision, Suzanne Privat se met également en scène dans cette enquête en racontant les différentes étapes de travail, les ratés, les moments d’espoir, les hasards heureux et les effarements. Un ouvrage qui se lit comme un roman grâce à la part de fiction que l’autrice ajoute. Ma première incursion chez cette toute jeune maison d’édition. Assurément pas la dernière, ne serait-ce que parce que le roman de Martin Dumont ou celui de Isabelle Boissard me font déjà de l’œil.
Hélène.
La Famille, Suzanne Privat, Les Avrils, 256 p. , 20€.