Surie appartient à la communauté hassidique de Williamsburg à New York. Elle a été mère 10 fois, a déjà 32 petits-enfants et sera bientôt arrière-grand-mère.
Surie suit les règles de sa communauté avec grande rigueur depuis toujours mais un événement exceptionnel va commencer à lézarder le mur de ses certitudes et de ses habitudes.
Surie a 57 ans et elle vient de découvrir qu’elle est enceinte de jumeaux. Sa sage-femme parle de grossesse miraculeuse, elle y voit une sorte de châtiment alors que les plus jeunes de ses enfants pourront bientôt voler de leurs propres ailes et que son corps accuse le poids des années.
Bien qu’elle partage tout avec son mari Yidel depuis plus de 40 ans, le secret de sa grossesse s’installe entre eux. Elle n’y peut rien, elle ne peut pas lui annoncer cela. Elle ne peut pas bouleverser l’équilibre de sa famille, attirer sur elle un scandale de plus alors que leur honneur est déjà entaché par l’un de ses fils…
A mesure que les semaines passent, Surie nous enfonce avec elle dans un silence qu’elle brise de rares fois avec des femmes de son entourage ou qui croisent sa route à la maternité.
Peu à peu elle sent monter en elle le besoin de dire « je » plutôt que « nous », un « nous » pourtant essentiel dans cette communauté qui articule toute sa vie autour de la cellule familiale et de ses précieux enfants.
Récit sublime d’une tentative d’émancipation tardive, Divison avenue nous aimante, nous bouleverse, nous surprend mais nous fait surtout réaliser la force qui se cache en toute femme, quelle que soit la solidité des chaînes qui tentent de l’entraver.
Gros coup de coeur de la rentrée de janvier ! Sur les tables de vos libraires préférés dans la traduction de l’anglais (Etats-Unis) d’Eric Chédaille.
Aurélie.
Division Avenue, Goldie Goldbloom, Bourgois, 384 p. , 22€.