Little Dog entreprend de se livrer entièrement dans une lettre destinée à sa mère, lettre qu’elle ne lira sans doute jamais. Née d’un père américain soldat au Vietnam et d’une mère vietnamienne, Rose se débrouille comme elle peut pour vivre dans son pays d’accueil, quasiment analphabète et ne maîtrisant que quelques mots d’anglais.
Little Dog nous ouvre la porte de son foyer où, entouré d’une grand-mère schizophrène et d’une mère trop souvent violente, il développe vite des envies d’ailleurs. Son attachement viscéral aux siens, à son histoire familiale mouvementée, à la morale et la culture de son pays de naissance laissent malgré tout place à l’adolescence à la découverte du désir, du plaisir aux côtés de Trevor.
Dans une langue tout simplement magnifique, Little Dog nous confronte aux problèmes de race, d’origine sociale, de sexualité, d’addiction mais toujours avec une tendresse, une délicatesse et une conscience aiguë de vivre des moments de bonheur inestimables au milieu de tout cela.
Son amour pour sa famille, son amour pour Trevor, les difficultés qu’il traverse, tout est palpable et on se surprend à relire des phrases ou des paragraphes entiers pour revivre avec lui encore et encore ces brefs instants de splendeur.
Faites comme moi, coulez-vous dans cette plume, laissez-vous porter et bercer par les mots d’Ocean Vuong dans ce qui est sans conteste un des plus bouleversants romans de cette rentrée d’hiver.
Traduit de l’anglais par Marguerite Capelle.
Aurélie.
Un bref instant de splendeur, Ocean Vuong, Gallimard, 289 p. , 22€.