L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
L’étrange féminin, textes rassemblés par Lucie Eple (Éditions du Typhon) – Fanny
L’étrange féminin, textes rassemblés par Lucie Eple (Éditions du Typhon) – Fanny

L’étrange féminin, textes rassemblés par Lucie Eple (Éditions du Typhon) – Fanny

Elles sont six.

Caroline Audibert, Clara Dupuis-Morency, Hélène Frappat, Bérengère Cournut, Marie Cosnay, Karin Serres.

Elles sont six, beautés littéraires.

Elles sont six, héroïnes.

Naïs, prénom dont l’origine est une naïade de la mythologie grecque, divinité des sources et des rivières, est une femme, une artiste, qui, un jour, est prise dans la tempête, sous une pluie diluvienne. Mary Barbe, éponyme « Marquise de Sade », transgresse, elle, l’ordinaire condition féminine de son époque. Le « je » de Mary Shelley, son écriture vive, sa vie à la fois intense et désespérée, petite fille et mère orpheline. Marie Cosnay fait résonner sa puissance intime à la littérature, et nous « dit » Lockwood, ce personnage des Hauts de Hurlevent, elle y raconte sa vision, son attachement, son aventure. La femme « première » de Bérengère Cournut nous narre l’épopée de celle qui fait corps avec le Grand Tout, avec cette forêt, cette rivière, cette vie fait d’Essentiel et d’exploration de soi. Niglo, enfin, l’être translucide dont les organes prélevés permettent à l’espèce humaine de prolonger sa vie, au détriment d’une autre entité sensible. Niglo, le personnage aux branchies qui t’attache le cœur, bien loin pourtant de mes territoires littéraires, est absolument fascinante.

Six regards différents réunis par Lucie Eple : « Plonger dans le maelstrom du monde, tanguer sur ses incertitudes, détisser, se perdre, se répandre, se déposséder, se confronter aux parts d’ombre et au sang, sont ici les chemins d’une libération qui mène aux aubes nouvelles. »

Ce recueil parle au cœur, aux tripes, à l’âme. Je m’y suis plongée, c’est vraiment le terme, curieuse puis subjuguée par l’atmosphère électrique de cet « étrange féminin ».

Rien de complexe dans ces textes ciselés et ces illustrations à l’encre et rotring de Jérôme Minard, qui vous transporteront droit au sein d’un lieu sauvage, animal, minéral, par delà les époques et les corps des identités féminines.

C’est à découvrir, résolument.

Coup au ❤️ pluriel.

Fanny.

L’étrange féminin, Collectif, éditions du Typhon, 296 p. , 20€.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Aire(s) Libre(s)

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading