L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
L’invention du cinéma, Luc Chomarat (Marest) – Seb
L’invention du cinéma, Luc Chomarat (Marest) – Seb

L’invention du cinéma, Luc Chomarat (Marest) – Seb

« Contrairement à ce qu’on raconte, Méliès n’avait rien contre Star Wars.

Les frères Lumière ont basculé du côté obscur, aimait-il à plaisanter. »

Ce bref extrait, presque un effet spécial, exprime de manière assez efficace l’atmosphère de cet ouvrage.

  • Atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?!
  • De toute façon tu prends toujours tout de travers…
  • De port ?
  • Qu’est-ce que tu racontes ?
  • C’était pour blaguer, rapport à la réplique qui se déroule sur une écluse.
  • T’es con à bouffer du pop-corn au cinéma.

Bon, là, c’est de ma fabrication, mais vous voyez le genre. Le genre déjanté. J’ai pas mal souri et même ri en lisant ce bouquin de Luc Chomarat, auteur qu’on ne présente plus. Si ? Bon d’accord : je vous présente Luc Chomarat qu’on ne présente plus.

Soyons sérieux une seconde, faisons un travelling à la Sam Raimi. L’idée de départ est excellente, il s’agit de raconter un peu l’histoire du cinéma avec humour, en dézinguant les codes et en explosant la temporalité. Une sorte d’effet spécial mais sur du papier et dans un livre. C’est couillu. Mais pas porno. Bien que, la couverture, un suppositoire dans la lune…hum…à moins que ce soit un trou de balle et là c’est encore plus grave.

Je veux bien faire mais je sens que je digresse. Bref, dans cet ouvrage nous assistons au dialogue savoureux qui a cours entre les frères Lumière, ils causent du cinéma, et font des références anachroniques qui sont bien senties. Pas mal de monde en prend pour son grade et c’est bien ainsi. Dans ce livre, il est possible qu’on sache enfin qui a inventé le cinéma, les Lumière Brothers ou Georges Méliès.

Je suis un amateur de cinéma, j’ignore si je suis un cinéphile, surtout si je me réfère aux connaissances surnaturelles de l’auteur, du genre qui filent des complexes. À l’inverse de Talleyrand, à cause de Luc Chomarat, quand je me regarde je me console, quand je me compare je me désole.

Photo : DR.

Cela dit, même s’il m’a manqué quelques références, et que mon cinéma est lacunaire, je me suis bien régalé en lisant ce truc, cet ovni qui ne pouvait paraître que chez les dingos de Marest éditeur. Vous y croiserez Murnau, Ennio Morricone, la nouvelle vague, William Friedkin, Georges Lucas et Spielberg, Duvivier et le Quai des brumes, Marylin et sa robe qui se soulève, forcément Kubrick, le taulier Hitchcock, plein de films de trains, sauf Le train sifflera trois fois et Le dernier train de Gunhill. Luc Chomarat vous livrera l’ADN de Star Wars et ça va vous trouer le cul. Il y aura Le Parrain et King Kong (le premier, le seul, le meilleur gorille au monde) et qui malgré l’altitude, n’est pas dans la brume. Bref, vous allez croiser du beau linge. Et malgré l’humour, si vous grattez sous la pellicule, vous verrez que ça cause technique quand-même.

Georges Méliès.

Je suis sûr d’une chose, enfin presque, il est possible, voire probable, que cet ouvrage ne soit jamais disponible à la médiathèque de Tulle en Corrèze, lieu de culture qui porte le nom du cinéaste local, Éric Rohmer. Vous saurez pourquoi en lisant ce bouquin. (si c’est pas de l’appâtage ça…)

Si vous aimez le cinéma, si vous aimez l’humour, filez acquérir ce morceau de super8. Franchement, je ne fume pas mais il me semble qu’il coûte à peine plus cher qu’un paquet de clopes.

Antoine Lumière.

Il reste cependant un mystère : la disparition dans un train, le 16 septembre 1890, de Louis Aymé Augustin Le Prince. Un indice néanmoins, il ne s’agit pas du train qui entre en gare à La Ciotat. Ça restreint un peu le champ des recherches. Un bon début de polar. J’ai ma théorie là-dessus. Je pense que c’est le commissaire Mattéi, furieux d’avoir laissé s’échapper Gian Maria Volonté, qui s’est défoulé en flinguant le malheureux Louis Aymé et puis l’a jeté du wagon, l’abandonnant dans les taillis, à l’appétit des sangliers.

Voilà, c’est à vous de jouer.

FIN.

Seb.

L’invention du cinéma, Luc Chomarat, Marest, 128 p. , 12€.

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