L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Le Serpent des blés, T.M. Rives (Zulma) – Yann
Le Serpent des blés, T.M. Rives (Zulma) – Yann

Le Serpent des blés, T.M. Rives (Zulma) – Yann

Publié aux États-Unis en 2001 puis une première fois en France en 2005, déjà chez Zulma, ce Serpent des blés bénéficie aujourd’hui d’une réédition dont on espère qu’elle lui donnera la visibilité qu’il mérite. En effet, ce premier (et unique à ce jour) roman de T.M. Rives fait partie de ces textes précieux qui nous touchent intimement et donnent envie de les partager. De l’auteur, on saura seulement que c’est un photographe né en Californie il y a cinquante ans et l’on se contentera de ces informations, la seule question qui vaille étant la suivante : quand diable écrira-t-il un autre livre ?

Car il se dégage de ces 93 pages un parfum intemporel et délicat, la petite musique d’un classique instantané. Ce court livre est bien plus que la somme de ses pages, c’est un bijou miniature, dont la délicatesse, curieusement, constituerait la force principale. Rives accorde à ses personnages l’attention dont Mitchell gratifie les serpents qu’il étudie, détaillant leurs mouvements, leurs postures avec un sens du détail souvent admirable.

Le Guide des insectes sous le bras, la jeune Macey et sa mère partent en pique-nique sur les collines dorées de Feldon. Au beau milieu des herbes folles surgit Mitchell, un géant dégingandé aux lunettes étincelantes sous le soleil. Esprit libre et fantasque venu de New York pour étudier les serpents, Mitchell est un vrai charmeur. Le voilà qui s’installe dans leur vie… (4ème de couverture).

Courte chronique d’une rencontre, Le Serpent des blés touche au coeur par sa justesse et sa sensibilité. Nul besoin de trop en faire pour T.M. Rives dont l’économie de moyens concentre en quelques pages toute la puissance des sentiments à l’oeuvre. Véritable tableau animé, le roman éveille des images que l’on aurait pu piocher chez Edward Hopper et rappelle également les textes bouleversants écrits par Carson McCullers entre 1940 et 1961, c’est dire la force qu’on y a trouvée. Poignant et essentiel.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Lucien d’Azay.

Le Serpent des blés, T.M. Rives, Zulma, 93 p. , 15€90.

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