Quelle expérience de lecture que ce court roman ! Jane Austen maîtrisait parfaitement la langue française mais n’a jamais eu l’occasion de poser un pied sur notre sol.
Mary Dollinger lui donne l’opportunité de réparer cela : elle l’imagine arrivant dans un petit village de la Drôme en 2010, n’ayant encore rien publié et écrivant ses plus grands chefs-d’œuvre en français et bien loin de son époque d’origine.
On assiste alors à la naissance d’une vraie vedette de la littérature. Inflexible et consciente de la qualité de ses textes, Jane Austen impose un genre en complet décalage avec notre temps et rencontre un énorme succès dont les signes rejaillissent sur le quotidien des Français qui se mettent à user du subjonctif à tout-va et à aduler cette femme au flegme indéfectible.
De parution en parution, on suit l’évolution de ses états-d’âme à travers les lettres qu’elle envoie à sa soeur aînée. On y découvre les bouleversements de son coeur et le regard qu’elle porte sur le monde littéraire. On l’accompagne pendant la promotion de ses livres : sur le plateau de François Busnel, sous la plume de Delphine Peras ou en face de Laure Adler, elle déstabilise systématiquement ses interlocuteurs pour notre plus grand plaisir.
C’est un vent de fraîcheur qui souffle en librairie grâce à la parution de ce texte surprenant et génial. Intelligent et acidulé, je préconise que chacun l’installe sur sa table de chevet pour le déguster par petites touches bienfaisantes dans les prochaines semaines !
Aurélie.
La seconde vie de Jane Austen, Mary Dollinger, Le Nouvel Attila, 222 p. , 18€.