À chaque nouveau livre, Gilles Marchand nous cueille là où on ne l’attend pas. C’est dans l’entre-deux-guerres qu’il nous entraîne cette fois. Un ancien combattant ayant laissé très tôt sa main sur un champ de bataille n’a pas pu reprendre sa vie là où il l’avait laissée et est devenu enquêteur : il arpente le territoire pour retrouver la trace de soldats disparus. Le travail ne manque pas mais c’est l’histoire d’un soldat bien particulier qui va finir par l’obséder pendant plus de 10 ans, celle d’Émile Joplain.
Gilles Marchand nous cueille là où on ne l’attend pas à chaque nouveau livre mais il le fait toujours avec son style inimitable, mélange de douceur, de poésie, de réalisme magique, de tendre folie et d’un regard tellement chargé d’humanité qu’il peut changer les pires moments d’une vie en épisodes chargés d’amour et d’espoir.
Son narrateur part loin de chez lui pour faire la lumière sur la disparition d’Émile à travers celle de son grand amour, Lucie. Il part loin mais c’est finalement en lui qu’il s’aventure le plus, là où il lui faudra questionner le sentiment de devoir, le regret d’avoir négligé son propre amour au profit d’une patrie si ingrate au moment de la victoire et prompte à l’oubli une fois les corps ensevelis.
Une grande quête aux côtés d’un soldat poète, d’une Fille de la Lune, d’un passionné de données chiffrées, d’une mère au coeur sec, d’un manchot opiniâtre, voici ce qui vous attend chères lectrices et lecteurs dans ce roman un peu fou et tellement émouvant.
Aurélie.
Je l’attendais avec curiosité cette rentrée littéraire 2022 et je dois dire qu’elle nous a gâtés.
Le soldat désaccordé est une des plus belles histoires, si ce n’est LA plus belle, que j’ai lue depuis le début de l’année.
S’il s’avère très clair pour moi que ce n’est pas dans le polar que je lis les histoires les plus touchantes, que c’est très souvent dans les romans noirs, la littérature générale m’apporte toujours cette beauté et cette sensibilité que je recherche souvent.
Alors bien sûr, Le soldat désaccordé parle de la guerre, la 1ère Guerre Mondiale, peut-être une des plus dures pour les soldats.
Gilles Marchand nous entraine sur les traces d’un ancien combattant, devenu enquêteur spécialisé dans la recherche des disparus de cette guerre, tout juste achevée officiellement mais dont la population en subit encore les privations, la misère, la haine aussi.
Cet enquêteur va être missionné par une riche veuve pour retrouver son fils, le soldat Joplain. Lancé sur sa piste, l’enquêteur va en fait découvrir une histoire d’amour hors du commun.
Ce roman n’est pas un récit de guerre, c’est un magnifique roman d’amour entre un jeune bourgeois, français et surprotégé par sa mère et une jeune paysanne Alsacienne alors que sa région fait partie de l’Allemagne, le pays ennemi.
Avec quelques années d’écart, cet enquêteur va tracer les mêmes sillons que Lucie, la fiancée du soldat Émile Joplain dont elle a été séparée.
En alliant récit de guerre des tranchées à une incroyable histoire d’amour, Gilles Marchand dévoile un immense talent de conteur et sait toucher son lecteur.
Son personnage de l’enquêteur, pourtant le narrateur de cette histoire, n’a ni nom, ni prénom, peut-être afin de laisser toute la lumière dirigée sur Lucie et Emile, porte-drapeaux de la liberté et de la paix.
Il nous parle du contexte politique de l’époque, des causes, des effets mais aussi des conséquences que ce conflit représente.
Cet ancien combattant devenu détective, lui-même estropié pendant la guerre, s’interroge sur l’utilité de ce conflit, sur la férocité des chefs et sur la chair à canons que sont les hommes envoyés au front.
L’amour n’a pas de frontières physiques, morales ou de classes, c’est aussi ce qu’il faut retenir de ce texte en fait très pacifiste dont on ne retiendra que courage, tolérance, amour, persévérance et espoir.
« Des meilleurs amis dans l’armée, il y en avait un paquet. Ça ne voulait pas dire grand-chose, le meilleur. Le meilleur ami mourait, on en trouvait un autre, fallait bien un peu d’amitié quand on était privé d’amour. »
Laulo.
Le Soldat désaccordé, Gilles Marchand, Aux Forges de Vulcain, 208 p. , 18€.
Plus tard chez moi. Une de mes plus belles lectures du moment., un superbe roman d’amour.
Ce qui est sûr, c’est qu’il a enthousiasmé une partie (féminine) de l’équipe. En ce qui me concerne (c’est Yann qui répond), je n’ai encore jamais rien lu de Gilles Marchand. Il faudra bien combler cette lacune tôt ou tard !
oui, j’ai lu les posts chez toi. Et moi non plus, je n’avais rien lu de lui. J’ai trouvé ça beau, fort, un vrai régal.
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