Suède, dans un futur proche, d’énormes incendies ravagent le pays après des jours et des jours de températures insupportables. Une famille doit fuir les flammes qui se rapprochent de leur maison de vacances, ils ont attendu le dernier moment et tout devient presqu’insurmontable.
À travers quatre narrateurs, un « bon » père de famille, une influenceuse instable, le fils looser d’un tennisman célèbre et une ado bien plus futée qu’elle n’en a l’air, l’auteur nous fait vivre pour quelques jours en plein coeur d’une catastrophe annoncée, manifestation très concrète du réchauffement climatique qui effrayait chacun de ces personnages mais dont les conséquences leur paraissaient encore lointaines.
Après un court temps pour m’adapter à une narration assez originale, j’ai été complètement happée par ce livre étonnant. Des romans dits « post-apocalyptiques » j’en ai lu beaucoup mais celui-ci se démarque des autres par le côté très réaliste de scènes qui pourraient se produire dans nos propres vies dès aujourd’hui.
Il provoque une prise de conscience de façon inédite : pas grâce à des héros gentils, courageux et lisses qui sont face à l’adversité mais à travers des femmes et des hommes complètement dépassés, lâches, égoïstes qui s’accrochent à leur vue autocentrée de la situation et basculent dans une violence qui ne semblait attendre qu’une petite étincelle pour s’épanouir dans nos sociétés ultra modernes et connectées mais si mal préparées au déchaînement d’une nature malmenée.
Après ces 500 pages au rythme fou, je suis ressortie de ma lecture un peu désorientée regardant vers la suite de cet été caniculaire avec une appréhension nouvelle.
Traduit du suédois par Anna Postel.
Aurélie.
Et la forêt brûlera sous nos pas, Jens Liljenstrand, Autrement, 528 p. , 24€90.