Suspendre le temps, ressentir l’infime.
Lire Personne seulement de Laure Morali, c’est écouter battre le cœur de Montréal, des scènes de parc, de neige, d’été vibrant, d’escalier de service, d’automne flamboyant, de bus, de marchette, de pas perdus, d’apparitions et de renaissances.
Leonard Cohen, enfant de cette ville, y dépose même quelques vers choisis et, tout autour, Laure Morali brode un monde.
Mont-Royal, station Atwater, Vieux-port, quartier d’Hochelaga, bruissement des vies, des arbres, d’un fleuve, des âmes, l’auteure s’y faufile, t’offre son perlage poétique.
« Qui du vide
s’illumine
qui de nous
se souvient
personne seulement
le cœur »
Par ce recueil d’une beauté infinie, tu explores, ressens, calmes les crépitations intérieures, traverses les miracles quotidiens.
La poétesse costarmoricaine, adoptée par le territoire québécois et autochtone, découvreuse de talents, femme de voyages et d’explorations intérieures, œil sensible de cinéaste, te choisis ses mots avec amour pour te donner à voir, à ressentir.
Un cadeau.
« Même si tu n’as pas navigué
comme les marins
tu peux croire au soleil
qui se lève
des étincelles
sur les paupières
tu t’éveilles forêt
au creux des mains
force tremblante
la joie guérit de tout »
Personne seulement fait jaillir la lumière, les couleurs sur la ville, tout comme ce recueil embrasse la nature, mère de toutes les beautés, tandis que l’humain touche par sa trace mouvante, émouvante.
« (…) clématite bleue à l’oreille
ne perds pas le rythme
car on danse
ici »
Une beauté.
Fanny.
Personne seulement, Laure Morali, Mémoire d’Encrier, 114 p. , 14€.