Augustin Mouchot, vous connaissez ? Non ? C’est normal. Il est tombé dans l’oubli avant la fin de sa vie alors même qu’il était un des plus grands savants de la fin du XIXe siècle.
Inventeur de génie, il se consacra à ses recherches sur l’exploitation de l’énergie solaire à une époque où le charbon éclipsait tout le reste. En avance sur son temps, jouant aussi de malchance sur bien des plans, de santé fragile, il cumula tous les revers menant à une fin de vie misérable.
Augustin Mouchot semblait destiné à devenir le héros d’un roman de Miguel Bonnefoy. Celui-ci a un don incroyable pour peindre le portrait de personnages sur lesquels le sort, l’Histoire s’acharnent. Il redonne ici sa place en pleine lumière à un homme qui aurait pu changer la face du monde durant la Révolution industrielle.
Lui qui voulait briller s’est laissé brûler par le soleil et c’est sous la plume d’un grand auteur qu’il est finalement réhabilité dans le style si riche que nous avions pu découvrir dans Le Voyage d’Octavio ou plus récemment dans le grandiose Héritage (Prix des Libraires 2021).
Aurélie.
L’Inventeur, Miguel Bonnefoy, Rivages, 208 p. , 19€50.