Graff, vieux gitan funambule plâtré après être tombé d’une échelle, reste seul avec sa caravane et sa jument blessée sur le terrain en friches qu’occupait son petit cirque.
Ada, veuve du médecin de ce petit village du Massif Central et propriétaire du terrain est intriguée par cet homme que ses voisins commencent déjà à regarder d’un mauvais œil.
Elle-même était arrivée en étrangère plus de 40 ans auparavant, enfermant dans son coffre en bois les reliques d’un passé minier aux Pays-de-Galles bien trop lourd à porter. Depuis, elle a accepté cette vie loin de l’océan et de ses racines ouvrières mais tout semble suspendu depuis que sa fille Becca s’est retirée dans une communauté religieuse aux allures de secte et qu’elle n’a plus aucun contact avec elle. Elle attend désespérément son retour depuis 7 ans et l’arrivée de Graff va bousculer un quotidien où chaque petit rituel lui permettait de tenir encore un peu.
Ada et Graff ont toujours eu l’habitude de taire leurs malheurs dans une solitude adoptée depuis longtemps. Leur apprivoisement mutuel va ouvrir en eux un flot d’émotions qui bouleversera cette fin d’été et les emmènera bien plus loin qu’ils auraient pu l’imaginer, eux qui se croyaient au bout du chemin.
Ce roman est empreint d’une grande douceur, l’autrice tient le chaos à distance en faisant se rencontrer deux âmes cabossées, usées mais qui n’ont pas dit leur dernier mot. Ne passez pas à côté de ce qui sera l’un des plus émouvants livres de la dernière rentrée littéraire.
Aurélie.
Ada et Graff, Dany Héricourt, Liana Levi, 281 p. , 21€.