L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Mes forêts, Hélène Dorion (Bruno Doucey) – Fanny
Mes forêts, Hélène Dorion (Bruno Doucey) – Fanny

Mes forêts, Hélène Dorion (Bruno Doucey) – Fanny

Photo: Fanny

Lire la poésie d’Hélène Dorion, c’est d’abord se laisser écouter.

Viens alors vers toi ce moment particulier où tes particules essaiment des images, des sensations. Viens vers toi cette gratitude de te laisser le temps de ressentir cela.

« L’horizon », « l’arbre », « le ruisseau », « le rocher », « le tronc », « l’île », « la branche »… des titres pour dévoiler tout un monde.

Dans ce temps infini, patient, végétal, résistant, minéral, animal, résilient, Hélène Dorion a ce talent d’évocatrice, convoquant ses forêts car elle murmure depuis bien longtemps avec elles. Les siennes rencontrant les nôtres.

« les forêts sont un champ silencieux / de naissances et de morts / la mémoire de saisons qui se lèvent et retombent.

mes forêts sont du temps qui s’immisce / à travers tronc branche racine / elles, traversent le feuillage du jour / capturent l’ombre capture l’éclat (…)

elles dorment nues mes forêts / elles, attendent le vent / qui les fera tanguer / comme des bêtes ivres / qui marchent vers leurs racines

si peu me fait vivre / quand c’est plein d’étoiles / et que s’avance le poème »

Hélène Dorion écoute ses forêts, multiples, changeantes, arrive avec ses mots choisis à t’embarquer dans sa canopée.

Mes forêts est un cadeau que tu peux te faire.

Dans ce recueil, certains poèmes égratignent, sans faux-semblants, te font valdinguer petit-e humain-e, d’autres te feront ressentir l’infinie beauté, tu seras époustouflée.

« Avant l’horizon », « Avant la nuit », c’est la création du monde en une brassée de vers.

Le temps ne peut être le même, il s’élargit parce qu’il convoque ton intime, la pulsation de la sève, le bruissement des feuilles, le grand large de ton imaginaire.

Un essentiel est là, palpable, parfois j’ai eu l’eau au bord des yeux, cet émerveillement où tu caresses encore plus intensément la matière des forêts; ombres, lumières, fissures, Vivant.

Un grand merci à Hélène Dorion pour ce si beau voyage. Et joie que ce recueil soit désormais présent dans le paysage culturel des lycéens de l’hexagone.

Fanny.

Mes Forêts, Hélène Dorion, éditions Bruno Doucey, 160 p. , 5€90.

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