« Peut-être que le cheval, dans toute sa splendeur, était en réalité le Saint-Esprit ; peut-être qu’il était Dieu en chair et en âme. »
C’est l’histoire de Jim, de Quentin, et d’un cheval blanc.
Jim est le grand-père de Quentin.
Voilà. Le pitch le plus court de l’histoire des pitchs…
Joe Meno, né en 1974, a publié son premier roman à l’âge de 24 ans, ça veut dire qu’il n’a pas attendu d’être vieux pour commencer à écrire.
Sans doute une histoire de magie quand cette jument, surgie de nulle part, réinvente le lien entre ce grand-père et son petit garçon. Un lien tellement distendu qu’ils ne font plus que vivre l’un à côté de l’autre. Que le regard du grand-père sur ce petit-fils est plus souvent proche du mépris que de l’amour. Évidemment, puisque Jim est un peu raciste…
Et que Quentin est métis.
Il n’a pas connu son père.
Sa mère n’a jamais pu lui dire qui il était. Sa mère, d’ailleurs, il ne la croise qu’épisodiquement, entre deux shoots de drogue.
Le roman, c’est ce que d’aucun appelle un road-trip. Ça veut dire que tu te balades sur les routes de l’Amérique un peu profonde.
Il y a de la nature, un peu, de l’animal, beaucoup, et puis de l’homme, avec ses défauts, ses noirceurs et son âme.
Tu te souviens de Donkey Kong ?
Il y a du Donkey Kong aussi.
Il y a des poules, celles qui font des œufs, et puis la guerre de Corée, d’où le grand-père est revenu.
Un truc qu’il n’y a pas vraiment, c’est de l’avenir.
Certains ont dit qu’ils voyaient un peu de McCarthy dans ce roman.
Sans doute, même si je ne suis pas sûr que je l’ai ne serait-ce qu’aperçu. Vouloir, à toute force, relier des écrivains entre eux, et persister à y voir les uns dans les autres, j’avoue que ça me saoule un peu.
Moi, j’y ai juste vu une histoire que tu peux pas lâcher, un peu comme quand je lisais les romans de L’étalon noir quand j’étais môme.
Des prodiges, des miracles, il y en a tout au long de ce roman.
De la musique, aussi.
Un peu.
Dans le casque de Quentin.
Et puis ça sent le graillon, parfois, quand leur périple passe par les fast-foods que l’Amérique a déposés tout au long de ses routes, comme pour que les habitants oublient que leur pays est en crise…
Prodiges et miracles.
Ça veut dire magique, donc.
Il a été traduit par Morgane Saysana, alors merci Madame.
C’est tout ce que j’ai à dire sur ce roman.
Nicolas.
Prodiges et miracles, Joe Meno, Agullo / Le Livre de Poche, 432 p. , 8€20.
A reblogué ceci sur Amicalement noir.