L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Reflex, Maud Mayeras (Anne Carrière / Pocket) –  Nicolas
Reflex, Maud Mayeras (Anne Carrière / Pocket) – Nicolas

Reflex, Maud Mayeras (Anne Carrière / Pocket) – Nicolas

Il est assez rare que je dithyrambe sur un livre.

Donc, voici l’une des exceptions, qui confirmera une règle toute prête à être modifiée.
 J’ai lu, il y a quelques années, un roman de Maud Mayeras.

Le roman, c’est Reflex.

Je la connais un peu, Maud, maintenant. J’ai lu d’autres romans qu’elle a commis. Tous aussi bons, je t’en parlerai peut-être un jour.

Je la connais; donc, parce qu’on a passé du temps ensemble. Quelques pages, quelques maux, du temps que j’ai aimé traverser avec elle.

Je la connais un peu aussi parce que ses mots m’avaient touché, lors de cette lecture, et que je m’étais pris une gifle monumentale.
 J’avais eu ça, déjà, avec  Grossir le ciel  de Franck Bouysse par exemple, ou La faux soyeuse d’Éric Maravelias.
 Donc Maud écrit.

Et elle écrit foutrement bien.

Parce qu’écrire sur la maltraitance sans sombrer dans le larmoyant, c’était pas gagné…

Parce qu’écrire sur la violence faite aux femmes sans tomber dans le cliché éculé des années 70, c’était pas gagné non plus. Même si je ne suis pas sûr que parler de cliché « éculé » dans ce cas précis soit une bonne idée. Pas de cliché, pas d’éculé, dans les féminicides qui te tombent sur la gueule tous les ans, tous les mois, et tous les jours, encore aujourd’hui, en novembre 2023…

Elle t’emmène, Maud, elle te promène, elle te laisse croire que t’as tout compris…

Mais c’est une erreur.

T’as pas compris du tout.

Tu es juste happé par ce style, qui te donne l’impression que c’est tellement simple, tellement facile d’écrire…

Mais rien de simple.

Rien de facile.

Juste du travail.

Parce que la littérature, c’est d’abord du travail.

Coucher ses mots sur le clavier, puis les effacer, puis les remettre à nouveau et les effacer encore jusqu’à atteindre la moelle à l’intérieur de l’os.
Des larmes, sans doute, plein ses bras, pour pouvoir accoucher de ce roman, et quand je dis accoucher, je pèse mes mots.

La douleur de l’enfantement est là, bien présente, la peur du devenir de l’enfant, de celui que nous allons porter sur nos épaules et dans lequel nous fondons parfois tous nos espoirs, la douleur qui nous dévore au point de parfois nous empêcher de l’aimer…

J’espère qu’elle va toujours bien, depuis toutes ces années, et que son fils grandit bien au milieu de l’amour qu’elle lui donne.

Moi, j’ai repris une baffe. Une vraie. Et le relire m’a permis de comprendre cette émotion ressentie à ma première lecture.
 Il est sorti en poche, alors même si t’as décidé de faire des économies sur le papier pour épargner les forêts équatoriales, va le chercher !

C’est tout ce que j’ai à dire sur ce roman.

Nicolas.

Reflex, Maud Mayeras, Anne Carrière, Anne Carrière, 365 p. , 21€.

Yves Jamait. Si tu connais pas, ça vaut le coup d’écouter le garçon…

Un commentaire

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