La couverture, version kaléidoscope, intrigue, puis tu plonges.
Radicalement.
Avec un sens du rythme et un talent certain pour poser, à chaque fois, une atmosphère particulière, Catherine Leroux t’entraîne dans des destinées liées à une seule femme, l’intrigante Madame Victoria.
Pour la petite histoire, en janvier 2011, dans l’émission Enquête sur Radio Canada, la journaliste Josée Dupuis s’intéresse à un corps non réclamé depuis 2001, retrouvé non loin de l’imposant hôpital Royal Victoria à Montréal. L’identité de cette femme n’est toujours pas définie, et elle reste, toujours pour le moment, cette « madame Victoria ».
Catherine Leroux, auteure du remarqué L’avenir [qui vient de paraître en format poche toujours chez Asphalte], nous déploie les onze vies -et fins- qui auraient pu être celles de Victoria. C’est haletant, prenant, touchant, mystique, émouvant, sombre, lumineux, décapant.
Et toi, lectrice-teur, tu suis ce rythme enivrant, jamais repu-e, avide d’époques et de genres, de destinées certes tragiques mais ébouriffantes.
« (…) D’un cadavre sans nom, il passe à des femmes dont on connaît l’identité mais dont le corps n’a jamais été retrouvé, une image en négatif de l’histoire de Victoria. Cette dernière n’a peut-être pas connu une mort violente mais il demeure autour de sa solitude une sorte de violence, une cruauté oblique que Loïc tente de cerner. (…) «
Voici un roman pluriel composé de faits divers qui, dans sa composition, se laisse aller à déployer les ailes de l’imaginaire. L’âme de Victoria peut peut-être retrouver sa liberté.
Catherine Leroux, par le prisme de cette femme égarée dans notre nuit, combat, à sa manière, la violence, l’indifférence, l’injustice, la cruauté.
Une histoire magnétique liant des destinées possibles, c’est remarquable et totalement addictif.
Fanny.
Madame Victoria, Catherine Leroux, Asphalte, 191 p. , 21€.
Je viens de le terminer. Décidément, Catherine Leroux m’avait déjà envoûté avec son premier roman et rebelote ici. Autrice à suivre de très très près. Belle chronique Fanny!
Merci Hélène !