Une fois encore, l’année passée s’est avérée plutôt intéressante au niveau littéraire, avec son lot de découvertes et de confirmations. Même s’il y en a eu aussi, on ne s’attardera pas ici sur les déceptions, préférant rester sur de bons souvenirs. Il y en aura pour tous les goûts et chacun(e) devrait pouvoir trouver de quoi piocher dans ces quelques propositions qui résumeront notre année 2023.
Aurélie
Les Dernières volontés d’Heather McFerguson, Sylvie Wojcik, Arléa.
Pour mourir le monde, Yan Lespoux, Agullo.
Les Ciels furieux, Angélique Villeneuve, éd. Le Passage.
Avant la forêt, Julia Colin, Aux forges de Vulcain.
Après Céleste, Maude Nepveu Villeneuve, Le Bruit du monde.
Trust, Hernan Diaz, traduit par Nicolas Richard, L’Olivier.
En dehors de la gamme, Anne Cathrine Bomann, La Peuplade.
Le Vieil incendie, Elisa Shua Dusapin, Zoé.
À pied d’œuvre, Franck Courtès, Gallimard.
Guerrière, Cécile Alix, Slalom.
Que c’est dur de faire une sélection aussi resserrée ! Je l’ai voulue la plus éclectique possible et centrée au maximum sur des titres dont on a moins entendu parlé ces derniers mois ou qui n’ont pas eu la reconnaissance que j’attendais pour eux durant la saison des Prix. Je la termine avec un titre jeunesse qui m’a beaucoup marquée. Encore une magnifique année en littérature, vivement nos découvertes de 2024 !
Fanny
Atlantique Nord, Romane Bladou, La Peuplade.
Le Roitelet, Jean-François Beauchemin, Québec Amérique.
Les Vertueux, Yasmina Khadra, Éditions Miallet Barrault.
L’Or des Mélèzes, Carole Labarre, Mémoire d’encrier.
Les Pizzlys, Jéremie Moreau, Delcourt BD.
Sur l’épaule des géants, Laurine Roux, Éditions du Sonneur.
Le Muguet rouge, Christian Bobin, Gallimard.
La Nuit des pères, Gaëlle Josse, Notabilia.
Le Baiser de la reine blanche, Tomson Highway, Dépaysage.
Mes forêts, Hélène Dorion, Éditions Bruno Doucey.
Histoire d’un soulèvement, Laurence Boissier, Éditions Art et fiction.
La Vie est à nous, Hadrien Klent, Le Tripode.
La Forme du fleuve, Gwenaëlle Abolivier, Le mot et le reste.
Hélène
L’Amour, François Bégaudeau, Verticales.
Les Aiguilles d’or, Michael Mc Dowell, traduit par Jean Szlamowicz, Monsieur Toussaint Louverture.
Anna Thalberg, Eduardo Sangarcia, traduit par Marianne Millon,La Peuplade.
Sur l’épaule des géants, Laurine Roux, Les Éditions du Sonneur.
Fuir l’Eden, Olivier Dorchamps, Finitude.
Vieille peau, Fiona Schmidt, Belfond.
Hoka Hey!, Neyef, Rue de Sèvres.
Le Patriarcat des objets, Rebekka Endler, traduit par Elisabeth Amerein-Fussler, Dalva.
Un grand bruit de catastrophe, Nicolas Delisle-L’Heureux, Les Avrils.
Têtes hautes, Cathy Ytak, Talents Hauts.
Mélanie
Copeaux de bois, Anouk Lejczyk, Éditions du Panseur.
Le Portrait de mariage, Maggie O’ Farrell, traduit par Sarah Tardy, Belfond.
Leçons, Ian Mc Ewan, traduit par France Camus-Pichon, Gallimard.
Sortir au jour, Amandine Dhée, La Contre Allée.
Le Compte est bon, Louis-Daniel Godin, La Peuplade.
Les Désarrois du Professeur Mittelmann, Eric Bonnargent, Éditions du Sonneur.
Le Roitelet, Jean-François Beauchemin, Éditions Quebec Amérique.
Le Silence, Dennis Lehane, traduit par François Happe, Gallmeister.
Sans cesse repousser le rivage, Maud Santini, Globe Éditions.
Croire, Justine Augier, Actes Sud.
Nicolas
Rétiaire(s), DOA, Série Noire.
La Cabane aux confins du monde, Paul Tremblay, Gallmeister / Totem.
La maison dans laquelle, Mariam Petrosyan, Monsieur Toussaint Louverture.
Rambo, David Morell, Gallmeister / Totem.
Tranchecaille, Patrick Pécherot, Série Noire.
La bête et la belle, Thierry Jonquet
Conte de fées, Stephen King
Retour à la nuit, Éric Maneval, La Manufacture de Livres.
Où reposent nos ombres, Sébastien Vidal, Le Mot et le Reste.
Les animaux, Christian Kiefer, Albin Michel / Terres d’Amérique.
Blackwater, Mac Dowell, Monsieur Toussaint Louverture.
Seb
Au-delà delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, de Romain Gary, Folio.
Mictlan, de Sébastien Rutès, Gallimard / La Noire.
Les gentils, de Michael Mention, Belfond.
Billy Summers, du Maître, traduit par Jean Esch, Albin Michel.
La Forêt muette, de Pierre Pelot, Éditions Verticales.
Tu tomberas avant la nuit, de René Frégni, Gallimard.
Éboueur sur échafaud, de Hafed Benotman, Rivages / Noir.
Un enfant de dieu, de Cormac MacCarthy, traduit par Guillemette Belleteste, Points.
Courir, de Jean Echenoz, Éditions de Minuit.
Total Khéops, deJean-Claude Izzo, Folio Policier.
Pleine terre, de Corinne Royer, Actes Sud.
Poésie 1946-1967 Philippe Jaccottet, Gallimard.
Yann
La liste qui suit a été établie au fil des parutions et respecte donc plus ou moins l’ordre chronologique.
Bois-aux-Renards (Gallimard / La Noire). Dès le 5 janvier, Antoine Chainas ouvrait le bal avec fracas et proposait ce qui, on le sentait en le lisant, serait sans aucun doute un des meilleurs titres de cette année 2023. Roman-gigogne noir, profondément original et bien barré, ce Bois-aux-renards s’est imposé avec force et sans discussion.
Rétiaires (Série Noire / Gallimard) signait le retour très attendu de DOA qui confirme magistralement le talent mis en oeuvre dans ses romans précédents. Noir, nerveux, documenté, Rétiaires est quasi impossible à lâcher une fois commencé. Un roman sous haute tension permanente qui mettait la barre très haut dès le début d’année.
Ces femmes-là est également la confirmation éclatante d’une autrice dont on avait par ailleurs adoré les deux premiers romans, L’autre côté des docks et Route 62 (parus chez Liana Levi). Avec ce titre publié chez Globe, Ivy Pochoda prend du galon et force le respect par sa puissance narrative. Là encore, c’est du très très bon roman noir qui sait happer le lecteur dès les premières pages. Traduit par Adélaïde Pralon.
Trop loin de Dieu : Kim Zupan est un écrivain rare et précieux. Son premier roman, Les Arpenteurs (déjà chez Gallmeister) remonte à 2015, autant dire que celui-ci était attendu de pied ferme ! Original, profondément humain et néanmoins très noir lui aussi, Trop loin de Dieu est une vraie belle réussite, à la croisée du polar et du nature writing, un grand roman de l’Amérique rurale d’aujourd’hui. Traduit par François Happe.
Loin en amont du ciel (La Noire / Gallimard) signe de manière flamboyante le grand retour de Pierre Pelot au western. Certes, il m’est difficile d’être complètement objectif quand on parle de Pelot mais ce roman marquera l’année comme un diamant noir. L’auteur vosgien y retrouve le souffle qui faisait peut-être défaut à certains de ses romans précédents et son écriture s’en trouve magnifiée. On continuera donc de se réjouir que l’homme n’ait pas réussi à mettre fin à sa longue carrière littéraire.
Pourquoi l’Amérique ? est signé Matthew Baker et publié chez Fayard avant d’arriver au Livre de Poche. C’est un des très chouettes aspects du métier de libraire que de découvrir un tel livre sur les conseils d’une cliente. Passé, il me semble, complètement inaperçu à sa sortie, ce recueil de nouvelles est proprement ébouriffant. « Les personnes qui atteignent soixante-dix ans incitées à se suicider. Les habitants d’une ville texane qui en ont assez des États-Unis et décident de faire sécession. Un adolescent qui offre son corps à la science en vue de se dématérialiser. Des autorités qui effacent la mémoire des criminels … » (extrait de la quatrième de couv). À la fois dystopiques et ultra-réalistes, ces nouvelles dressent un tableau glaçant des États-Unis et de leurs contradictions. S’il n’a pas été chroniqué par ici, c’est simplement par manque de temps mais il n’est pas trop tard pour le commander chez votre libraire et découvrir l’univers aussi original qu’anxiogène de Matthew Baker. Traduit par Santiago Artozqui.
Paradise Nevada, Dario Diofebi, Albin Michel / Terres d’Amérique. Un premier roman à l’ambition folle et un jeune auteur qui se donne les moyens de réussir à impressionner. Une nouvelle révélation à mettre à l’actif de l’infatigable Francis Geffard. Traduit par Paul Matthieu.
La Mer de la tranquillité, Emily St. John Mandel, Rivages. Elle fait partie de ces quelques auteurs que l’on suit depuis quelques années avec autant d’attention que d’affection et qui ne nous ont pour l’instant jamais déçus. Emily St. John Mandel creuse son sillon et donne corps à une oeuvre envoûtante et unique. Inclassable mais toujours en haut du classement !
La Sentence, Louise Erdrich, Albin Michel / Terres d’Amérique, parce qu’un best of sans Louise Erdrich n’est pas un vrai best of. Récompensé du Fémina étranger 2023, ce roman mêle humour et drame, croyances et pragmatisme, amour et colère et propose une mise en abyme étonnante puisque Birchbark Books, la librairie créée par l’autrice, sert de cadre au roman et que l’écrivaine y apparaît fugacement à plusieurs reprises.
Copeaux de bois, d’Anouk Lejczyk, éditions du Panseur. Le titre avec lequel Aire(s) Libre(s) a choisi de faire sa rentrée littéraire 2023, un petit régal inattendu, plein d’humour et de vie, dans lequel la jeune autrice raconte un an de formation en bûcheronnage.
Pour finir, trois BD qui ont amené un peu de beauté dans cette année qui ne s’en est pas toujours montré prodigue. Aucune n’a été chroniquée mais vous trouverez sans mal ici ou là des arguments pour vous convaincre.
Hoka Hey, de Neyef chez Rue de Sèvres.
Un loup pour l’homme, de Vernay et Reynès chez Dupuis.
Le Passeur de lagunes, de Dabitch et Macola chez Futuropolis.
Merci Aires Libres de ces beaux cadeaux. 🌹
2024 est entamée et je n’ai lu que deux de ces 2023 chroniqués…”Pour mourir, le monde” et “les Gentils”, très très aimé les deux. Il va falloir freiner les heures, les jours, les semaines.
[dans ma prochaine vie je serai sûrement libraire]
Merci à toi pour ta fidélité sans faille ! Tu n’as donc que l’embarras du choix et pas encore besoin de chercher parmi les nouveautés de ce début d’année ! Bises.