Norma Dunning, you rock
Celles et ceux qui ne lisent pas de nouvelles, parce que – et bien je ne sais toujours pas pourquoi -, vous passez à côté d’un éclaboussement au cœur, tellement sont puissantes, tendres, cruelles, fantasques, magnifiques, les histoires de Norma Dunning.
Après Annie Muktuk et autres histoires, voici l’inoubliable Tainna, celles et ceux qu’on ne voit pas , toujours traduit par Daniel Grenier chez Mémoire d’Encrier.
Ce sont des héroïnes combattives et résilientes les femmes de Norma Dunning, des femmes qui éprouvent le monde brutal et trouvent réconfort dans le cœur animiste de leur Nord abandonné. Elles sont d’une rare puissance, écorchées vives, auréolées par les anciens qui projettent sur elles leurs aurores boréales, appelant les esprits comme on commande des frites au drive-in.
La poésie urbaine de Norma Dunning.
C’est la sœur cadette, Amak, qui va secouer sa grande sœur et faire jaillir sa colère à la face du colon blanc qui assure sa domination sur ces « putes indiennes ». C’est Kunak, sans abri dont Papy Chevy prend soin au détriment d’une autre femme, paumée, encore abasourdie par la perte de son enfant.C’est le Père Prentice qui ne sait plus à quel saint se vouer face à ce qu’il croyait immuable. C’est la plus belle histoire de résistance et d’amour entre Annie Mukluk et Johnny Cochrane.
Ce sont le sort des femmes autochtones disparues et ignorées… sauf une, grâce à Billy.
Toutes ces histoires absolument vibrantes, écrites avec cette plume humaniste et tranchante, celle de Norma Dunning, the only one.
Ces histoires indélébiles des Inuit parti-e-s au delà de la toundra, aussi tenaces et magnifiques que cette envolée de bernaches.
Coup au , coup de
Traduit de l’anglais (Canada) par Daniel Grenier.
Fanny.
Tainna, Norma Dunning, Mémoire d’Encrier, 234 p. , 20€.