L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Trop humain, Anne Delaflotte Mehdevi (Buchet Chastel) – Aurélie
Trop humain, Anne Delaflotte Mehdevi (Buchet Chastel) – Aurélie

Trop humain, Anne Delaflotte Mehdevi (Buchet Chastel) – Aurélie

J’avoue que ce roman ne s’est pas livré à moi au 1er essai. J’en ai lu 50 pages, étais heureuse de retrouver la plume d’Anne Delaflotte Mehdevi mais assez désarçonnée par son angle d’approche et trouvant la mise en place de son histoire un peu longue. J’ai laissé tout cela infuser trois semaines puis j’ai repris ma lecture pour ne plus la lâcher.


Parce qu’une fois que Suzie arrive à se glisser dans votre esprit et votre cœur, vous êtes perdu. Suzie n’a pas d’âge, cela fait des dizaines d’années qu’elle tient l’hôtel-restaurant du petit village de Tharcy, aujourd’hui réduit à un café qu’elle ouvre tous les jours et qu’elle arpente désormais en glissant plus qu’en marchant de son comptoir aux clients.

Alors que le village presque vide se repeuple peu à peu grâce à des communautés de jeunes gens venus chercher ici une vie différente, monsieur Peck, ingénieur ayant racheté le presbytère, met au point son propre AVE, son Assistant de Vie Électronique qui va tout d’abord intriguer Suzie avant de modifier le cours de son existence. Elle qui a toujours vécu au cœur de Tharcy sans jamais se confier à personne va trouver en Tchap un confident étonnant et le moyen, peut-être, de rétablir des vérités que ses voisins préfèreraient voir enfouies à jamais…

Cette petite vieille habillée de gris que plus personne ne voit vraiment tient en ses mains l’équilibre de tout un village. Au fur et à mesure qu’elle se dévoile à Tchap, elle laisse se fissurer une armure solide et permet à quelques-uns de se rapprocher.

À quelques-uns de ceux qui l’entourent mais surtout au lecteur qui a vraiment l’impression qu’un immense cadeau lui est fait : fouler le sol du Café du Bal, entrer dans la cuisine de Suzie, être là quand elle raconte, être témoin du bouleversement apporté par la présence de Tchap au milieu de cette petite communauté, tout cela prend une valeur étonnante et nous rappelle l’importance de la mémoire et de la parole.

J’ai terminé ma lecture en ayant envie de serrer Suzie contre moi mais je sais bien que cela ne lui aurait pas plu alors j’aimerais pouvoir avoir Anne près de moi et c’est elle que j’embrasserais pour la remercier de nous avoir offert un si merveilleux personnage.

Aurélie.

Trop humain, Anne Delaflotte Mehdevi, Éditions Buchet-Chastel, 315 p. , 21€50.

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Aire(s) Libre(s)

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading