500 pages pour raconter un bout de l’histoire de la Norvège et surtout celle de la famille Falck. Puissante famille, richissime évidemment, qui sent les turbulences arriver. Vera Lind, la grand-mère, se suicide sans laisser de testament, à la veille d’un évènement très important pour la famille et la compagnie. Surprenant tout le monde, sauf son fils Olav, qui le redoute depuis son enfance.
Il y avait longtemps que je n’avais pas tourné les pages d’un roman aussi vite, complètement captivée par l’histoire de cette famille et tout ce qui gravite autour. Parce que ce roman, pour les fans de séries, c’est un mélange de Succession (Olav n’a rien à envier à Logan Roy) et de 24h Chrono (Johnny Berg a quand même un faux air de Jack Bauer). Je pourrais pousser encore un peu plus loin avec Titanic qui permet de visualiser grandement le naufrage décrit dans le roman (et d’avoir le bout des doigts complètement gelés en lisant la scène).
À chaque chapitre, tu te demandes où ça va t’emmener. Des Lofoten à Oslo, en passant par l’Afghanistan ou les prisons kurdes et même sur le pont d’un bateau disparu en mer en 1940. Mais également à Rederhaugen, la grande demeure familiale, objet de toutes les convoitises.
Décrit comme ça, le propos pourrait paraître brouillon ou donner l’impression que l’auteur n’a pas su choisir entre toutes les pistes de son roman. Mais ce texte haletant est totalement maîtrisé et ne va cesser de jouer avec les attendus du lectorat. Roman d’aventures, autant que d’espionnage, grande saga familiale autant que roman historique, Aslak Nore, éditeur par ailleurs, s’inscrit dans la lignée des grandes sagas scandinaves. Mais en modernisant le tout.
La galerie de personnages compose une fresque à la fois réaliste, attendrissante et peu réjouissante sur les êtres humains. Chaque personnage est incarné, aucun rôle secondaire n’est laissé à l’approximation.
C’est ce genre de roman qu’on lit avec avidité, sans avoir envie de le terminer totalement.
Et si j’avais su ce que me réservait la toute dernière phrase, j’aurais patienté encore un peu.
Traduit du norvégien par Loup-Maëlle Besançon.
Hélène.
Le Cimetière de la mer, Aslak Nore, Le Bruit du monde, 512 p. , 25€ et 10/18, 624 p. , 10€10.
Il y a une suite qui sort dans les prochains jours!
C’est exact ! « Les héritiers de l’Arctique » est même en librairie depuis hier.