Mathilde est professeure d’histoire. Depuis des années elle ne croit plus en Dieu et se raccroche à la solidité du passé pour se tourner plus sereinement vers l’avenir. Mais depuis le confinement tout semble s’effriter.
Les insomnies qui se sont installées dans sa vie et qu’elle accueille plus qu’elle ne les combat la font changer de perspective. Ses sens se font plus affûtés, tout lui apparaît sous un angle nouveau, seul le toucher semble étrangement lui faire défaut. Ses proches la trouvent différente, comme à distance, mais elle ressent au contraire une acuité inédite.
De ses échanges avec ce grand-père en fin de vie qu’elle aime tant et des nombreux moments qu’elle passe à visionner des vidéos de Leonard Cohen chanter et partager sa philosophie, elle retire un espace bien à elle où ses réflexions l’entraînent toujours plus loin vers un besoin de remettre en cause tout ce qui bouleverse l’Humanité ces dernières années.
La guerre qui éclate en Ukraine la fait franchir un nouveau pas vers des questionnements qui la troublent de plus en plus. Elle doit partir et c’est vers Israël qu’elle s’envole sans que quiconque connaisse sa destination.
Voyage intérieur et découverte d’une terre qui s’impose à elle dans un périple étonnant, cette quête n’apportera pourtant pas les réponses qu’on pourrait attendre mais un final qui éclaire tout d’une lumière inattendue.
La plume de Valérie Zenatti, toujours aussi sublime et visionnaire, nous permet de nous confronter à une actualité délicate et brûlante, défiant à travers la littérature des enjeux qui nous dépassent tous.
Petite confession : les deux dernières pages m’ont fait monter les larmes aux yeux. En sera-t-il de même pour vous ? Vous me direz ?
Aurélie.
Qui-vive, Valérie Zenatti, Éditions de l’Olivier, 168 p. , 19€50.