Un roman comme un tissage flamboyant de destinées faites de migrations, de choix, de résistances multiples, sur ce bout de terre du sud-ouest du Texas.
Les dernières Karankawas de Kimberly Garza, traduction Marthe Picard, chez Asphalte éditions est une odyssée palpitante, flamboyante, attachante, au milieu d’une Amérique dont je n’ai pas souvent l’humeur, celles des immigré-e-s venu-e-s des Philippines, du Mexique, un territoire « d’une longue lignée emmêlée de tejanos et de mexicanos et de conquistadors et d’indios y quién sabe.(…) »
« Karankawas, Caracahuas, Carancaquas, Capoques, Kohanis, Kopanes. Amateurs de chiens, éleveurs de chiens, gardiens des coyotes et des renards. Mangeurs de poissons, de coquillages et de tortues(…). Nomades, migrants, navigateurs au rythme des saisons entre les îles barrières et le Texas continental. »
Des générations mêlées d’hommes et de femmes nous disent leur héritage, leur déracinement, leurs failles, leurs petites histoires entremêlées dans les rues et les saveurs métissées de Galveston.
Au large l’ouragan Ike prend de l’ampleur. L’avant, le pendant et l’après 13 septembre 2008.
Kimberly Garza trace ce territoire particulier avec sa plume humaniste.
Maharlika, Magdalena, Ike, Carly, Jess, Mercedes, Yvonne, et tous les autres, te restent en mémoire, comme une douce nostalgie de ce temps qui passe et transmet.
Ce roman impose son existence propre et profonde. Entre souvenirs, spleen, destructions et joies, les personnages de Kimberly Garza vagabondent, aiment, progressent, font face, repartent de zéro. C’est un portrait subtil de l’Amérique multiple, d’une beauté simple et rude, ilienne et frontalière.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marthe Picard.
Fanny.
Les dernières Karankawas, Kimberly Garza, Asphalte, 295 p. , 23€.