L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Les Silences, Luca Brunoni (Finitude) – Hélène
Les Silences, Luca Brunoni (Finitude) – Hélène

Les Silences, Luca Brunoni (Finitude) – Hélène

Ida arrive à la ferme des Hauser, accompagnée par le tuteur. Elle est placée là pour travailler contre le gîte et le couvert. Pourquoi ? On le comprend à demi-mots, son beau-père a décidé de l’abandonner. Les détails arriveront plus tard. Quand Ida arrivera à partager son histoire avec Noah, un garçon qui deviendra son ami.

Dans cette ferme, les sous-entendus et les non-dits sont nombreux entre Arthur et Greta, les Hauser. Tout comme au village. On tait ce que l’on sait et on dit ce que l’on ne sait pas. On croit, on pense que, on sait comment les autres devraient vivre leur vie. On sait ce qui n’est pas convenable, et comment se tenir. Un village de montagne où les silences et les souffrances sont nombreuses. Depuis la disparition d’Emil surtout mais bien avant déjà.

Luca Brunoni, traduit parfaitement par Joseph Incardona, donne à voir deux point de vue. Celui d’Ida d’abord puis celui des autres personnages. Une manière de mieux interroger les perceptions que l’on a des situations. Seul le lecteur comprend car il aura vu des deux côtés de l’histoire. Alors les dialogues, les actes prennent une autre signification. Et l’envie de relire la première partie consacrée au regard d’Ida se fait sentir.

La construction du texte est pour beaucoup dans la force du récit. Luca Brunoni nous oblige à revoir nos positions, nos avis tranchés. Qui a été jugé un peu vite ? Qui est le méchant de l’histoire (si tant est qu’il n’y en n’ait qu’un) ?

Il y a de l’âpreté dans ce texte, de la résignation mais aussi quelques lueurs d’espoir.

Et une dernière phrase qui sonne son lectorat. Car tout est toujours une question d’angle de vue.

Traduit de l’italien par Joseph Incardona.

Hélène.

Les Silences, Luca Brunoni, Finitude, 256 p. , 19€.

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