La langue des choses cachées est une poésie en feu.
De sa langue déliée, Cécile Coulon nous plonge dans une histoire éternelle, hors du temps, rassemblant passé et présent.
Cela pourrait être l’histoire d’une rebouteuse, d’une passeuse de feu, d’une guérisseuse, d’une sorcière, de celles qui ressentent le monde, passent, prennent ou laissent.
La vie passe à travers elle comme la plume de l’auteure transcende, emporte, comme un souffle.
Un jour, le fils doit prendre la même voie, ce passage sensible vers les tréfonds de l’âme humaine, ses échos.
Entre les collines, à travers ce hameau du Fond du Puits, il soigne, aspire, expire la noirceur, la résignation et l’espérance.
En lui, résonne l’enfance, la vieillesse, la violence, les croyances… et les secrets.
Cécile Coulon déploie sa vision, embrasse les vies tourmentées, comme des tableaux de Francisco de Goya ou Jérôme Bosch.
La langue des choses cachées est à la fois énigme et exploration éternelle, ce mystère dont on ne veut pas forcément voir la teneur.
Cécile Coulon prend nos douleurs et en fait des éclats fantasmagoriques. Dans ses mots, par le prisme de la « mère » et du « fils », elle sanctifie, à sa manière, cette vie imparfaite, chaotique, frémissante, vorace, pour nous rendre l’indicible, cette palpitation du monde, ce qui nous lie, jusqu’au bout.
Du « fils » vers la « mère ».
« Seul compte pour elle la langue des choses cachées, les fantômes pris dans leurs chaînes comme un grand amour dans un cœur brisé, les animaux coupés en deux au bord des forêts sombres dévastées par la pluie, les bâtiments écroulés où naissent encore des oiseaux grinçants de faim(…) «
Un roman assurément flamboyant
Fanny.
La Langue cachée des choses, Cécile Coulon, L’Iconoclaste, 17€90.