L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Swan Song, Robert McCammon (Monsieur Toussaint Louverture) — Nicolas
Swan Song, Robert McCammon (Monsieur Toussaint Louverture) — Nicolas

Swan Song, Robert McCammon (Monsieur Toussaint Louverture) — Nicolas

Monsieur Toussaint Louverture, c’est une des maisons d’édition à suivre.

C’est mon avis. Et j’aime bien donner mon avis.

Deux tomes, quand tu commences, tu ne sais jamais où ça va t’emporter. Tu ne sais jamais si tu vas décider de t’arrêter avant la fin, ou si tu vas te laisser emporter jusqu’au terme de ces plus de mille pages.

Mille pages, pour reconstruire un monde, parce que celui que tu connais a disparu. Parti en ruines et en poussière parce qu’un des types qu’on a élus (pas de tirage au sort) a décidé d’appuyer sur le bouton. Un champ dans lequel plus rien ne pousse, sauf, encore et toujours, l’ego surdimensionné de ceux qui ont le pouvoir. Un champ sur lequel marchent encore quelques-uns, ceux qui ont, par hasard ou par chance, réussi à échapper aux flammes atomiques.

Si tu as un peu survolé les actualités de ces derniers mois, il est possible que ça te rappelle quelque chose qui pourrait bien nous tomber dessus si on les laisse faire.

Swan Song, c’est au moment de Mistral gagnant, pour te remettre dans le contexte.

Swan Song, c’est aussi à l’instant où les champignons nucléaires poussent un peu partout sur la planète, et où ceux qui marcheront sur les chemins dévastés sont sous terre quand ça explose.

Robert McCammon, c’est celui qui raconte des histoires. Ces histoires que tu espérais quand tu as cessé d’être un môme et que tu voulais retrouver le comte de Monte-Cristo quand tu ouvrais un roman.

Robert McCammon, c’est comme un magicien. Un magicien qui te replonge dans ces souvenirs de lecture de ton enfance, quand tu n’étais pas encore pollué par cette idée que la littérature devait t’apporter quelque chose. Que raconter une histoire n’était pas suffisant. Ces souvenirs que tu désespères de retrouver à chaque fois que tu refermes un roman qui n’a été écrit que pour flatter l’ego de l’auteur.

Inventer un monde, donc. Un monde nouveau qui repousse sur les ruines de l’ancien.

Dit comme ça, ça a l’air simple. D’autant que ce genre de dystopies a déjà été écrit.

Je me reprends.

D’autant que d’aucuns ont déjà tenté d’écrire ce genre de dystopie.

Alors bien sûr qu’il faut des pages pour inventer ce monde. Assurément qu’il faut des pages pour créer ces personnages que tu vas regarder vivre. Bien entendu qu’il faut des pages pour te montrer ces arbres brûlés par les radiations. Des pages enfin, pour que tu entendes le bruit du silence, et peut-être celui des pantoufles qui nous ont conduits à cet holocauste.

Comme d’habitude, je ne t’ai pas encore vraiment parlé du roman.

Un roman qui a reçu le prix « Bram Stoker » quand il est sorti. Il y a plus ou moins trente-cinq ans…
 Tu vas sans doute penser au Fléau de Stephen King.

Forcément.

Le Bien et le Mal.

La lutte du Bien contre le Mal.

Survivre, malgré l’idée qu’on continue à avancer vers nulle part.

Continuer de croire en l’avenir alors que le passé nous revient dans la figure à chaque détour du chemin.

Continuer de suivre ces femmes, miraculeuses, qui sont celles qui vont replanter les graines du nouveau monde.

Continuer de suivre ces hommes, pour qui aucune leçon n’est suffisante. Ces hommes qui, encore et toujours, imaginent que la seule solution reste celle des armes et de la guerre.

Tu vois Ghislaine, rien ne change jamais.

Tu remarques que je ne te parle pas de l’écriture. Parce que Bukowski disait qu’il fallait que ça sorte des tripes. Que ça jaillisse hors de toi.

C’est le cas.

Robert McCammon écrit comme devraient être écrites toutes les histoires. Pour nous raconter un monde. Pour nous emporter

vers l’ailleurs.

Donc, pour résumer, tu vas croiser Swan et Sister. Tu vas croiser Josh et Robin.

Tu vas aussi rencontrer le Diable. Le vrai.

Celui qui se marre quand on fait sauter la planète.

Tu vas croiser Roland, le chevalier sans quête.

Et chacun de ces personnages t’emportera vers son passé pour te mettre face au futur qu’il espère.

La vie, pour certains, la mort pour d’autres, et le pouvoir, encore et toujours, pour le Diable et ses admirateurs.

« Un homme, ça a un certain regard quand c’est au pied du mur, dépouillé de son humanité ; c’est son visage entier qui change, comme si un masque tombait en miettes pour révéler le mufle de la bête qu’il dissimulait. »

C’est tout ce que j’ai à dire sur ce roman, sorti chez Monsieur Toussaint Louverture.

Nicolas.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Charles Khalifa.

Swan Song, Robert McCammon, Monsieur Toussaint Louverture, 540 p. (x2), 12€50 (x2).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Aire(s) Libre(s)

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture