L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Amiante, Sébastien Dulude (La Peuplade) – Fanny
Amiante, Sébastien Dulude (La Peuplade) – Fanny

Amiante, Sébastien Dulude (La Peuplade) – Fanny

Photo : Fanny.

Amiante, c’est se frotter à une histoire intense, une immédiateté dans le ressenti, un fulguropoing au milieu de la gang de La guerre des boutons.

Années 80, Steve Dubois a neuf ans, vit à Thetford Mines, a un père au mieux rageux et une mère nichée dans l’absence. Le petit Dubois préfère soulever l’air amianté du dehors avec ses dérapages, pas du tout contrôlés, plutôt que rester dans la violence sourde d’un foyer. Steve capote à l’idée d’explorer les pentes et les virages à pleine vitesse et nous avec, yeux écarquillés, cheveux ébouriffés.

Et puis il y a la cabane, refuge des lectures et des confidences de début d’adolescence.

 » À peine plus tard, sur le patio, calé dans une grande chaise Adirondack brune, j’avais une boîte de jus de pomme doux dans la main et Charlélie Poulin à ma droite, dans une chaise identique. Je partageais ce moment simple avec lui intensément, notre proximité était d’une plénitude à la fois nonchalante et immense, à la manière dont se rencontrent les cachalots, les cumulus, les nébuleuses. « 

Le 29 juin 1985, c’est la rencontre du deuxième type avec le p’tit Poulin, « coudes rugueux et collants » en partage, bandes dessinées et bicycles à fond les ballons, zonage entre Thetford et sa mine Beaver.

La mine, justement, je t’en parle parce qu’au fur et mesure de la construction de ce roman arracheur de cœurs, de ce qui lie et délie Steve à Charlélie, j’ai eu cette nette impression d’être dans cette mine à ciel ouvert, à descendre au fin fond du foyer, à charrier les événements, à remonter à la surface pour mieux repartir vers la béance.

Ombres et lumières sur « shithole Thetford Mines ».

Parce qu’il existe un foyer interdit, « là où tout disparaît » dans le cœur de Steve et c’est là, aussi, que Sébastien Dulude va t’emporter.

Amiante, c’est foncièrement une époque, une humeur, du rock, des bleus, du Tintin, un premier émoi, du Nirvana, une fusée qui explose en plein ciel, du feu, de l’allure.

C »est surtout cette amitié où tu vas creuser fort tout autour et c’est puissant en tabarnak.

Fanny.

Amiante, Sébastien Dulude, La Peuplade, 224 p. , 20€.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Aire(s) Libre(s)

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture