Belle surprise : Antoine Choplin nous emmène au Japon dans ce nouveau roman. Ses livres sont toujours pour moi un rendez-vous incontournable, voilà plus de 20 ans que je lis tous les textes qu’il publie, c’est comme retrouver à chaque fois une plume amie, si douce et enveloppante.
Masao est un ouvrier taciturne et solitaire. Son quotidien est morne, il passe de son petit appartement à l’usine et de l’usine à son petit appartement.
La visite de sa fille, qu’on comprend vite être tout à fait exceptionnelle, va provoquer un séisme bien particulier en lui. Ils s’apprivoisent peu à peu. Ce sera long mais on sent très vite l’admiration et l’amour extrêmement fort qui émanent de cet homme si secret pour sa fille devenue architecte.
Harumi ne précipite rien, elle est là pour un moment, devant travailler à la création d’un musée dans la région. Au fil des jours, Masao se livre, évoque le passé et la disparition de Kazue, mère d’Harumi qu’elle n’a jamais eu la chance de connaître.
Le style concis d’Antoine Choplin qui met si bien en valeur la pudeur de ses personnages trouve l’allié parfait en ce décor japonais qui semble fait pour lui.
Formidable roman sur l’amour fou mais aussi sur la difficulté d’exprimer un amour paternel qui devra emprunter des chemins détournés pour s’exprimer pleinement, ce texte m’a énormément touchée.
Et comme souvent dans les œuvres de l’auteur, l’art occupe une place essentielle dans la narration. Vraiment, un des meilleurs textes d’Antoine Choplin !
Aurélie.
La Barque de Masao, Antoine Choplin, Buchet-Chastel, 208 p. , 19€50.