L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Le chant de la rivière, Wendy Delorme (Cambourakis) – Fanny
Le chant de la rivière, Wendy Delorme (Cambourakis) – Fanny

Le chant de la rivière, Wendy Delorme (Cambourakis) – Fanny

Quelle puissance évocatrice Le chant de la rivière de Wendy Delorme.

La beauté descriptive des alpages, de la roche et de l’eau, des lumières mouvantes, des jeunes filles, des lieux, des atmosphères.

Ce roman est époustouflant de maîtrise, émouvant d’humanité. Une pépite d’or dans un torrent.

Une histoire donnant envie d’en découvrir une autre, celle de Maria Borrély pour son « Sous le vent ». Wendy Delorme donne en partage un paysage et montre le chemin d’une autre plume que je ne connais pas. Par sa « rivière » j’ai alors cette envie frémissante d’aller y faire abreuver ma curiosité littéraire.

Le chant de la rivière coupe le souffle et enchante, un trésor dont le cheminement se poursuit dans l’épilogue généreux : la rencontre de l’auteure avec Delio, un ancien des montagnes italiennes d’avant l’exode rural et le tourisme. Leur lien se fait, par delà les générations et les sommets, foncièrement émouvant puisque tu gardes l’empreinte vive de Clara et Meni, nos deux héroïnes.

Entre les montagnes de, France et d’Italie, entre 1920 et 19h30, Wendy Delorme écrit à Delio: « (…)J’ai mêlé mes souvenirs des montagnes d’ Annecy, en France, avec l’atmosphère des montagnes italiennes près de chez vous. L’histoire est celle d’un amour impossible entre deux jeunes filles nées au début du vingtième siècle, dont les familles sont proches et vivent dans les montagnes. Une des narratrices est la rivière, qui se rappelle leur histoire (…) « 

La seconde narratrice est nommée « La femme ». Elle vient dans une bâtisse ancienne pour y écrire un roman, nous partage aussi son histoire d’amour et l’attente souhaitée d’un bien beau « mystère ».

La rivière a ses reflets.

Lors de ses nombreuses promenades dans la forêt, puis les alpages, elle découvre un territoire, le son omniprésent de l’eau et une cantine de fer contenant des secrets au papier jauni.

« (,,,) Lorsque c’était Meni qui descendait des prairies d’alpage de son pas leste pour retrouver Clara, laissant les bêtes sous la garde de son jumeau et des bergers communaux, elles suivaient mon cours parmi les mousses et les pierres, plus bas dans la forêt. La roche friable, aux veines argentées, s’ émiettait par endroits sous la corne de leurs pieds habitués à courir sur les chemins drus, avec ou sans chaussures selon les saisons.(,,,)J’ai baigné leurs pieds nus habiles sur mes galets..J’ai rafraîchi leurs joues rouges d’avoir couru. Je gardais au frais les myrtilles et les baies de genièvre qu’elles cueillaient en forêt juste avant les hauteurs (…) Parfois elles poussaient jusqu’à La Molia en remontant l’envers par là où la forêt était plus dense, les chevreuils, les martes, les écureuils, les lièvres et les renards plus nombreux, et l’humain un peu plus rare. »

Nichez vous dans Le chant de la rivière de Wendy Delorme, un petit roman d’une vaste amplitude, cet amour à explorer, à chérir, cette liberté à déployer, à préserver tout comme l’espace affranchi des hautes montagnes.

Coup au cœur.

Fanny.

Le Chant de la rivière, Wendy Delorme, Cambourakis, 137 p. , 16€.

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