L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Long Island, Colm Tóibín (Grasset) – Aurélie
Long Island, Colm Tóibín (Grasset) – Aurélie

Long Island, Colm Tóibín (Grasset) – Aurélie

Colm Tóibín est un romancier machiavélique ! Après une révélation fracassante en début de roman dans une banlieue tranquille des États-Unis dans les années 70, il déroule tous les ressorts qui en découlent pour une famille qui, jusque-là, était absolument parfaite. On est pris au piège dès les 1res pages et on est laissé exsangue à la toute fin, jusqu’au bout il nous tient en haleine de façon incroyable !

Alors que certains souhaitent garder les apparences intactes, Eilis, 46 ans, directement frappée par ce qui se joue décide de prendre sa vie en main pour la première fois. Elle ne se laisse pas influencer, tient bon selon ses convictions et retourne quelques temps en Irlande pour rendre visite à sa vieille mère qu’elle n’a pas vue depuis 20 ans.

Dans ce petit village où tout le monde connaît tout le monde et où tout le monde sait tout, garder des secrets ou faire face aux fantômes du passé en toute discrétion est loin d’être facile…

Et c’est là que le génie de l’auteur entre en scène : j’ai été très impressionnée par la façon dont il utilise le silence tout au long du roman. Le lecteur attend que des décisions soient prises, que les choses soient dites mais tout se joue dans ce silence tour à tour pesant, excitant, apaisant voire même libérateur. Et surtout, le silence est le gardien de plusieurs histoires d’amour qui s’entrecroisent, traçant une tragédie dont on a peur de découvrir le dénouement mais qui nous passionne au point de ne pouvoir lire ces 400 pages que d’une seule traite ou presque, étant incapable de nous détacher de ces personnages aux vies en apparence tranquilles mais en proie à des tourments dévorants.

Un grand roman d’amour, une fine analyse des relations familiales et amicales, un livre qui nous donne envie d’aller nous accouder au comptoir d’un pub irlandais et de réfléchir à nos propres choix, de prendre la mesure du temps qui passe.

Certainement un des plus grands trésors de cette rentrée littéraire.

Aurélie.

Long Island, Colm Toibin, Grasset, 396 p. , 24€.

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