Joseph a un début de vie bousculé. Orphelin de père très jeune pendant la Grande Guerre, il emménage avec sa mère dans un quartier populaire de Toulouse où il fera la rencontre de sa vie, celle de sa voisine, Anima Halbron, une enfant juive, grande musicienne, dont il sait d’emblée qu’il lui sera attaché pour toujours.
Sa mère le met en garde : elle ne lui apportera que du malheur. Mais il sent que le danger plane sur elle et que son destin est de l’aimer et de la protéger quoi qu’il arrive.
Joseph ressent tout avec une acuité incroyable et ce qui s’affirme de plus en plus comme un étrange don pourrait bien marquer son existence d’une façon flamboyante…
Alors que nous traversons le siècle avec lui, on se rend vite compte que ce qui l’anime n’est pas la Grande Histoire à laquelle il prend pourtant activement part mais l’image d’Anima qui ne le quitte jamais. Anima l’insaisissable, Anima au caractère volcanique et qui n’a pas du tout l’intention qu’on la sauve malgré elle.
Comme toujours Guillaume Sire met au service de sa narration un vocabulaire très vaste et extrêmement précis qui sublime une galerie de personnages hauts en couleur. Fresque historique grandiose au style étincelant mais aussi roman d’un amour impossible qui ronge notre héros et le fait se surpasser jusqu’au bout, ce livre m’a fait renouer avec bonheur avec la plume facétieuse de cet auteur qui fait mouche quel que soit le sujet dont il s’empare.
Aurélie.
Les grandes patries étranges, Guillaume Sire, Calmann-Lévy, 360 p., 21€90.