
Vous vous souvenez d’Olivier Dorchamps ? Les éditions Finitude avaient publié son magnifique premier roman en 2019, Ceux que je suis. Quand j’ai appris que son 2e roman allait paraître, j’ai ressenti à la fois une grande impatience et une forte appréhension. L’épreuve du 2e roman est difficile et bien des écrivains s’y cassent les dents…
J’avoue que l’histoire ne m’emballait à priori pas vraiment : un jeune de 17 ans qui traîne sa misère dans une banlieue de Londres, ça ne me faisait pas rêver. Pourtant, dès les 1res pages j’ai été prise au piège de cet Eden, d’Adam Payne et de sa force de caractère hors-du-commun.
La plus grosse partie du roman se passe sur deux jours, un week-end qui commençait comme tous les autres mais qui prend un tour bien particulier quand Adam sauve une jeune femme de ce qu’il pense être une tentative de suicide dans une gare. C’est dans cette même gare que presque 10 ans auparavant sa mère avait pris pour la dernière fois le train pour fuir son mari violent.
Alors qu’il se lance à la recherche de la jeune femme pour lui rendre son sac abandonné derrière elle, c’est toute son enfance qui rejaillit entre les pages du roman. Sa volonté de grandir en restant droit dans un quartier où les adolescents commencent très tôt à commettre des délits, son amitié extrêmement forte avec Pawel et Ben, la haine de son père et le besoin qu’il a depuis toujours de protéger sa petite soeur Lauren.
Un sentiment étrange naît ce matin-là sur le quai, une attirance inexplicable, mais le poids de sa jeune vie marquée par la violence et l’abandon ne le rend pas très confiant concernant la suite des événements. Au fil de la journée, alors qu’il se rapproche de sa belle inconnue, des faits enfouis depuis des années vont venir le percuter de plein fouet et rebattre la donne…
Olivier Dorchamps place Adam sous vos yeux et fait en sorte que vous ressentiez tout ce qu’il vit de façon très profonde. Préparez-vous à vous sentir amoureux, plein de rage, incroyablement malheureux, sur un petit nuage, désespéré, fou de désir… Ce roman est à la fois un concentré explosif d’émotions et le récit tout en délicatesse d’une vie qui peine à démarrer comme on l’espèrerait.
Une vraie grande réussite !
Aurélie.
Fuir l’Eden, Olivier Dorchamps, Finitude, 266 p. , 19€.
Je viens de prendre connaissance de votre critique. Désolé de ce retard. Merci beaucoup de votre enthousiasme. Cela me touche beaucoup que vous ayez ressenti les émotions de mes personnages avec une profondeur similaire à la mienne. J’ai eu une enfance heureuse, cependant la souffrance, l’amour, l’angoisse et l’espoir sont universels. Afin qu’ils trouvent un écho dans la vie des lecteurs à travers les personnages, l’auteur n’a besoin que d’une chose : la sincérité. Merci encore.