Je vous avoue d’emblée que son titre a failli me tenir à distance de ce grand roman. J’étais déjà libraire il y a 20 ans, mais je ne me suis jamais lancée dans la lecture de Les Vivants et les morts.
Seulement voilà, je savais que j’allais avoir la chance de déjeuner cette semaine avec l’auteur en compagnie d’autres libraires et il me semblait impensable de ne pas au moins commencer ce nouveau livre.
Jeudi, au moment de le rencontrer, j’en avais déjà dévoré 300 pages. Un peu plus de 200 pages plus tard, je referme le livre en sentant vibrer en moi la force de ses personnages.
Dallas et Rudi sont de retour à Raussel où ils n’auraient jamais pensé remettre les pieds un jour. Vingt ans plus tôt, ils avaient quitté cette petite ville de l’Est suite à la fermeture mouvementée et douloureuse de l’usine qui employait de nombreux ouvriers.
Dallas arrive alors que la neige recouvre tout de blanc, que Raussel parait exsangue. Elle n’a qu’une envie, repartir au plus vite après avoir rendu une dernière visite à son père à l’hôpital.
Mais ce qu’il lui annonce couplé à des problèmes personnels la poussent à poser ses valises pour un temps dans la maison qu’ont habitée ses parents pendant si longtemps.
Property, une entreprise dont l’ambition est de concurrencer Amazon, a installé un immense entrepôt sur les cendres de l’entreprise qui faisait vivre une partie de la région auparavant. Dallas va vite renouer avec son esprit combatif et ses engagements, son tempérament de feu bousculant l’inertie et le découragement de ses anciens collègues et amis.
Je ne dis rien de plus, c’est ultra romanesque, bourré de rebondissements et de passages succulents, c’est vraiment un texte à lire d’une traite ou presque, complètement transportés dans un univers qui semble nous donner toujours plus d’énergie de court chapitre en court chapitre, bien mieux qu’une cure de vitamine C pour affronter cette période hivernale !
Et pour finir, cela ne m’a pas dérangée une seconde de ne pas avoir lu le précédent avant de me plonger dans celui-ci mais j’imagine le bonheur que cela va être, pour tous ceux qui avaient rencontré Dallas et Rudi en 2005, de renouer avec ces personnages formidables !
Aurélie.
Les vivants et les morts, 20 ans après, Gérard Mordillat, Calmann Lévy, 400 p., 22,90 €.