
L’évasion d’Arthur ou la Commune d’Hochelaga de Simon Leduc c’est… c’est un peu comme Un sac de billes réinterprété par un Jean Leloup bien « fucké ».
C’est imagé, ça swingue, ça donne dans la gouaille québécoise avec une teinte de fantaisie à la Boris Vian.
« Les rues étaient guimauve tellement il neigeait. (…) Mais icitte, on capotait pas avec ça, la neige. Les déneigeuses venaient plus trop dans le coin depuis un bout, on était habitués. A la place, y en avait une couple qui faisaient comme le père du Kid. Y posaient des skis sur leurs béciques. Y’en a même qui mettaient une pelle en avant pis qui déblayaient le trottoir avec. Y faisaient colons un peu. J’en ai essayé un, un bécique de même ça spinne dans le beurre pis t’es mieux à pied. »
Cela sonne tendre et dur à la fois, au sein de l’histoire d’Arthur, dix ans, p’tit môme à l’imagination débordante, pris entre un « pater » qui n’a pas bien investi son rôle de père responsable et une « mater » qui perd parfois pied dans le brouhaha de la vie.
Arthur s’enfuit dans son monde pour éviter les brimades d’un gang pas piqué des hannetons (dont certaines scènes m’ont fait rire aux larmes), puis il rencontre Choukri, grand escogriffe qui hante une école désaffectée où s’est installée une communauté quelque peu anarchiste.
C’est drôle, piquant, émouvant, totalement punk.
Simon Leduc nous propose, le long de cette histoire populaire de quartier, une galerie de personnages hauts en couleurs, où les gamins font la part belle à leurs rêves de « conquistadors », où l’aventure est au coin d’une rue, où le désespoir se mêle au feu d’artifice révolutionnaire.
Voici un livre hors des sentiers battus, qui enchante et détonne!
Coup au ❤️🤘 yeeaaahhhbaby.
Fanny.
L’évasion d’Arthur ou la commune d’Hochelaga, Simon Leduc, Le Quartanier, 336 p. , 19€.
Yeah baby! Très heureux de lire cette belle critique pour mon Arthur. Je découvre le blog , c’est assez chouette! Bonne continuité.
Avec un peu de retard, merci à vous Simon ! Au plaisir !