L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Un amour d’Elise, Olivier Bordaçarre (Denoël) — Margot
Un amour d’Elise, Olivier Bordaçarre (Denoël) — Margot

Un amour d’Elise, Olivier Bordaçarre (Denoël) — Margot

Olivier Bordaçarre avait reçu le Grand Prix de littérature policière pour La Disparition d’Hervé Snout. Il nous avait emportés en construisant par petites touches et retours en arrière un scénario aussi glaçant que touchant. Dans ce nouvel ouvrage, l’écrivain explore les mystères et souvenirs d’une histoire d’amour.

Dans Un Amour d’Elise, on est en 2067. Quand la sculptrice Elise Délissalde décide enfin de ranger le bureau de son mari écrivain Gilles Arthur, décédé à 99 ans, elle tombe sur un manuscrit de lui qu’elle n’avait jamais lu auparavant. Une déflagration pour la femme âgée qui, jusqu’à présent, pensait avoir tout lu des travaux de son époux et tout savoir de lui.

En parcourant les pages, Elise Délissalde se rend compte que ce roman inédit raconte 87 ans de vie commune et se rend compte que sa vision n’est pas la même que celle de son mari. Tout y est, mais Elise ne s’y retrouve pas. Tout a l’air préfabriqué.

Commencent alors une longue enquête et un travail de mémoire pour comprendre pourquoi son mari décédé s’est lancé dans l’écriture de ce manuscrit. Où, quand, comment il l’a rédigé. Et ce que ça révèlerait d’éventuellement tapi dans l’ombre du mensonge ou de la double vie.

À travers ce roman, Olivier Bordaçarre explore les perspectives, les interstices, les illusions et les émois mensongers qui englobent la relation de couple, mais aussi la vieillesse et le deuil, en entremêlant avec acuité les différents points de vue, les réflexions sur la mémoire et les formes, pour laisser l’amour ainsi se dévoiler dans les détails.

On arpente ainsi, avec une certaine forme de joie admirative de l’écriture, la France depuis les années 1980, géographiquement, sentimentalement, musicalement, poétiquement et artistiquement, écologiquement et politiquement, tout cela d’une plume parfois ironique et féroce, mais tendre, comme une observation perecquienne augmentée.

On le lit ému, nous aussi, en rappel de tant de références passées, assidu et concentré jusqu’au dernier chapitre qui sera un réel tournant inattendu, et un sourire. C’est à lire ainsi.  

Un amour d’Élise, Olivier Bordaçarre, Denoël, 368 p. , 22€.

Margot.

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