
Un roman noir à l’articulation époustouflante, entre Chalon-sur-Saône et le Morvan, entre un passé obscur et un présent tourmenté.
2013, à Chalon, c’est le carnaval, l’insouciance, la gaieté, les paillettes sur les hauts des jeunes filles en fleur.
L’une d’entre elles est retrouvée morte, le visage enfoui dans la Saône.
Viol et meurtre.
Une mère crie sa douleur infinie.
Catherine, une ancienne flic désormais au service d’un avocat de renom, va suivre l’affaire en même temps qu’un commissaire de la brigade criminelle.
Deux tempos, deux regards.
D’autres dossiers ressortent, des assassinats inexpliqués, des mères et leurs deuils impossibles.
La ville se transforme alors. Pascale Chouffot travaille ses atmosphères, les liens sur des temporalités différentes, les pistes brouillées, les visages grimés, les larmes qui n’ont pas fini de couler.
Les gonios maquillés et masqués perdent leur aspect de joyeux drilles, un prédateur rode.
Les bords du fleuve deviennent opaques, Catherine ne ressent plus la douleur, c’est comme une monstruosité en elle.
Les rues perdent leur polychromie carnavalesque lorsque de vieilles histoires sont exhumées par les anciens salariés de l’usine Kodak.
Au milieu de ce tissage réalisé de main de maître, l’enfance sacrifiée des orphelin-e-s des Vermiraux, en 1911, au creux du Morvan.
« La naissance d’un drame est indubitablement question d’ignorance. Tout au moins de perte :de soi, des autres, du passé oublié au profit d’un avenir sans cesse plus urgent, plus rapide, sans pieds ni jambes pour tenir debout. (…) »
La théorie des ondes de Pascale Chouffot est un roman sombre, intense, remarquable.
Fanny.
La Théorie des ondes, Pascale Chouffot, Le Rouergue Noir, 425 p. , 23 €.
Merci Fanny, j’ai adoré ce roman, intense, sombre, et oui, remarquable.