Cette chronique est l’occasion de mettre en avant les toutes jeunes éditions de La Culottée récemment créées par Jean Songe. Et c’est également la première chronique de Cédric dans nos colonnes. Inutile de préciser qu’on aimerait bien les retrouver tous les deux prochainement par ici.

Il y a de ça des années, un ami m’avait conseillé la lecture de Fausse piste, le roman de James Crumley. Je l’ai donc acheté et inclus dans ma pile à lire.
Au bout d’un moment, il a été tiré au sort.
Au hasard je sors 6 livres de la pile et je lance un dé.
C’est ma technique pour savoir quel roman je lis une fois que j’en ai fini un.
Je ne sais pas si c’est mal traduit mais l’accroche n’était pas au rendez-vous.
Pas du tout.
L’ennui m’a choppé avant la moitié. Les personnages m’ont laissé froid puis j’ai fini par fermer le truc et le laisser dans une boîte à livres.
Récemment j’ai attaqué Le dernier baiser, du même auteur. Ça a tenu plus longtemps mais même verdict au bout d’un moment: je décroche, je m’ennuie.
Alors Missoula ou pas, Crumley ne me fascine pas plus que ça.
Je ne lirai pas d’autres livres de lui.
Par contre, j’ai lu celui-ci :
Ce n’est pas du tout l’idée que je m’en faisais au vu de la couverture (tant mieux d’ailleurs).
J’étais parti sur un long écumage de bars avec toute la démence propre aux artistes de la picole et les aventures peu honorantes qui ponctuent ce genre d’activité.
Au lieu de la déglinguerie sans but que j’avais imaginée avec Tonton James, j’ai découvert un homme à la fois tendre et rude comme seule l’Amerique sait en produire.
Pas un précieux pédant »je suis un écrivain, vous savez !?« , pas un clodo aviné qu’on a juste envie de foutre dehors parce qu’il dégueule partout.
Plutôt un homme pragmatique et élégant sous des dehors d’ours kodiak.
1994. C’était il y a 30 ans !
Bukowski venait de mourir et je le découvrais à peine. J’avais 19 ans.
Je ne soupçonnais pas l’existence de Crumley.
Vous connaissez Crumley ? Pas sûr. Vous connaissez certains de ses livres mais vous ne le connaissez pas comme Jean Songe l’a connu.
Un peu largué mais toujours debout.
Un bosseur nocturne, prompt à l’apéro.
Ce livre ne dresse pas un portrait pur et simple, on est dans la digression !
Et ça foisonne !
C’est ici l’occasion de balancer un coup de projo sur le panorama littéraire americain.
Si beaucoup peuvent dire qu’ils connaissent (de près ou de loin) Brautigan, peu peuvent se targuer de connaître Nick Tosches ou Thomas McGuane par exemple.
Ça ouvre donc une porte sur un pan entier de la littérature US (que l’on ne saurait réduire à Bukowski, Kerouac, Auster et Burroughs).
Cédric.
Pour en savoir plus sur La Culottée, c’est ici.
Le Gringo magnifique, Jean Songe, La Culottée, 69 p. , 6€.