L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
Le don, Kristina Gauthier-Landry (La Peuplade), Fanny.
Le don, Kristina Gauthier-Landry (La Peuplade), Fanny.

Le don, Kristina Gauthier-Landry (La Peuplade), Fanny.

Le talent mis dans les pages de Et arrivées au bout nous prendrons racine m’avait déjà éclaboussé. Avec ses mots choisis pour provoquer une émotion vive, jouer avec les sens, faire surgir des images et des sensations.

Pour Le don, j’y suis allée dans un élan, c’est à dire ce genre de livre où, en le choisissant, tu sais que celui-ci va te brasser dans le bon sens.

Le don est le récit poétique d’une fille vers sa mère, de l’enfance à l’âge adulte, de ce qui se déploie, se transmet, dans toute cette tendresse, cette fragilité, cet amour, cette douleur. Ce lien si particulier.

Kristina Gauthier-Landry fille d’une mère acadienne et d’un père capitaine, c’est déjà tout un voyage. Elle a ce don de mettre les mots qu’il faut dans l’interstice des vies traversées, de te faire percevoir par-delà la mère, la filiation, sa « mer » aussi.

Je ne sais pas si c’est parce qu’elle est née à Natashquan, au sein de cette Côte Nord du Québec , mais Kristina Gauthier-Landry nous offre son univers comme un horizon infini, comme des lumières douces et fragiles, comme un territoire mouvant, insulaire, poétique.

« C’est ton jardin. Il y a toujours quelque chose à faire, donc tu t’y rends chaque jour.

Les saisons t’y attendent. Elles ont un caractère difficile, mais tu y fais quand même apparaître ce qui te plaît.

Tu as l’imagination fertile, et le don de la terre. (…) « 

 » Le don » est une présence d’amour, une caisse de résonance si puissante, comme seules les mères peuvent parfois avoir pour l’enfant.

Ce lien, ce sable s’écoulant entre les doigts, cette manière d’écrire l’infime et le vivant. C’est beau à t’écorcher le cœur, cette manière subtile que possède Kristina Gauthier-Landry pour éclairer la sphère intime.

« Tu vis toujours sur cette île qui n’en est pas une avec mon père et l’horizon.

Vous habitez un matin calme. Comme une lettre, une odeur discrète de café glisse sous la porte de ta chambre, déplie le jour. Dans la fenêtre du salon, les mots dessinent pour vous des formes agréables : rivière, mouton, oiseau.

Votre langage secret. »

Le don est un cadeau à te faire.

Fanny.

The Gift

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