L’envie de partage et la curiosité sont à l’origine de ce blog. Garder les yeux ouverts sur l’actualité littéraire sans courir en permanence après les nouveautés. S’autoriser les chemins de traverse et les pas de côté, parler surtout de livres, donc, mais ne pas s’interdire d’autres horizons. Bref, se jeter à l’eau ou se remettre en selle et voir ce qui advient. Aire(s) Libre(s), ça commence ici.
La Pommeraie, Peter Heller (Actes Sud) — Fanny
La Pommeraie, Peter Heller (Actes Sud) — Fanny

La Pommeraie, Peter Heller (Actes Sud) — Fanny

La Pommeraie comme une suite d’estampes, un Peter Heller peintre accompli de l’intime et de la nature.

Loin d’une Constellation du chien ou d’un Peindre, pêcher et laisser mourir, l’auteur, baroudeur et reporter, nous plonge ici au sein des collines du Vermont, province au plus de cinquante parcs d’État où la beauté du vivant s’éparpille sous nos yeux.

C’est au milieu de troncs rustiques aux branches noueuses que Hayley, traductrice émérite d’une poétesse chinoise de l’époque Tang, Li Xue, et sa fille Frith – prénom faisant référence à la paix dans la mythologie nordique et à la protection en vieil anglais – décident de vivre.

La grande Frith revient sur ses souvenirs intenses à la pommeraie, la beauté des saisons changeantes, l’arrivée de Rose – perçue par ma pomme – haha – comme un bel hommage à la mère de l’auteur, artiste peintre – la rudesse d’une vie du dehors, la douce complicité auprès d’une mère ayant décidé de faire de ce domaine son refuge et de cette petite fille bien décidée à en faire son royaume, toujours accompagnée du bon vieil Ours.

Une version 2.0 de la cabane de Thoreau en plus funky.

Avec la complicité de sa talentueuse traductrice, Céline Leroy, la nature d’Heller sert de révélateur aux émotions de ses personnages, elle enveloppe les caractères pour nous attacher aux racines de cette si particulière relation entre une mère et son enfant.

Peter Heller va vers la douceur poétique et cela lui va rudement bien.

Évidemment, il y glisse des histoires de bikers et de sœurs à l’âme vengeresse, car, dans cet écrin de verdure, on sait bien qu’heureux-ses sont les fêlé-e-s, car ils-elles laissent passer cette lumière si particulière.

Heller sublime la vie sous toutes ses allures, avec ses plaies et ses bosses, tel le paysage alentour, tandis qu’une jeune fille restera pour toujours l’amer remarquable d’une histoire nous chuchotant de garder bien au chaud cette soif de l’émerveillement et cette foi en l’humanité.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Leroy.

Fanny.

La Pommeraie, Peter Heller, Actes Sud, 272 p. , 22€50.

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